Ousmane Sonko - Des révélations explosives sur le « rapport interne n°063/4/HC/CAB du 14 avril 2021 » de la Gendarmerie qui éclabousse l’ex procureur Serigne Bassirou Guèye

Samedi 5 Novembre 2022

Détenteur d’un rapport interne de la Gendarmerie nationale commanditée par le général Jean-Baptiste Tine, qualifié de « soldat digne et loyal » à son serment, Ousmane Sonko rapporte les « forfaitures » de l’ex procureur Serigne Bassirou Guèye. Ce dernier est accusé d’avoir falsifié, dénaturé puis supprimé des éléments l’enquête préliminaire dans l’affaire « Sweet Beauté ». D’où la plainte annoncée devant la Cour suprême et l’Inspection générale des affaires judiciaires (IGAJ).


Ousmane Sonko et, en médaillon, l'ex procureur Serigne Bassirou Guèye accusé d'avoir falsifié un Rapport interne de la Gendarmerie (Photo SENEGO)
  
Une charge au bazooka. C’est la méthode forte et sans concession utilisée par Ousmane Sonko pour ressortir les « forfaitures » de l’ex procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar (TGIHCD) Serigne Bassirou Guèye devant le doyen des juges d’instruction Oumar Maham Diallo hier lors de son audition dans l’affaire « Sweet Beauté », mais surtout au cours d’une conférence de presse ce vendredi 4 novembre au siège de son parti à Dakar. Des révélations explosives.
 
« Ce monsieur (Serigne Bassirou Guèye) est un criminel. Son acharnement à vouloir faire tomber l’homme politique que je suis a coûté la vie à 14 jeunes sénégalais en mars 2021. C’est très grave », a dit Ousmane Sonko. Il fait ici à référence aux manifestations populaires survenues à Dakar et Ziguinchor pour défendre sa liberté lorsque le pouvoir cherchait à l’emprisonner au tout début de l’affaire l’opposant à une employée d’un salon de massage qui l’accuse de « viols répétitifs ».
 
Ce lundi 7 novembre, une plainte épaissie par divers documents sera déposée contre le magistrat Serigne Bassirou Guèye devant la chambre criminelle de la Cour suprême et devant l’Inspection générale des affaires judiciaires (IGAJ), a promis le candidat déclaré à la présidentielle de février 2024.
 
Face aux journalistes de la presse nationale et internationale, Ousmane Sonko a brandi « un dossier essentiel », le « Rapport interne n°063/4/HC/CAB du 14 avril 2021 » produit par la gendarmerie nationale alors sous l’autorité du Général Jean Baptiste Tine. Selon lui, le document rapporte que l’ex procureur de la république « a travesti, manipulé et détérioré une pièce capitale (…) de l’enquête préliminaire conduite par les capitaines Omar Touré et Diouck (…) pour y introduire des éléments à charge contre ma personne », a indiqué le chef du parti Pastef-Les patriotes.
 
Se basant toujours sur ledit Rapport, Ousmane Sonko rapporte que Serigne Bassirou Guèye y est accusé d’avoir également « dénaturé » le travail du duo d’enquêteurs. Par exemple, dans la partie dénommée « Réflexions sur les faits », « il a balayé les doutes exprimés par Touré et Diouck et supprimé des preuves matérielles importantes pour l’enquête », en particulier celles faisant référence à un acteur de l’affaire, le sieur Sidy Ahmet Mbaye.
 
Mais un scénario tout autant jugé grave est livré par le Rapport interne de la gendarmerie. Selon Ousmane Sonko, le procureur Serigne Bassirou Guèye «  a introduit des éléments à charge » contre lui dans l’enquête préliminaire.
 
« Il y a introduit des images qui peuvent choquer les bonnes mœurs, attentatoires à la pudeur, dont l’objectif était d’atteindre la propriétaire du salon Ndèye Khady Ndiaye en l’accusant de proxénétisme, puis moi-même », indique Ousmane Sonko, tout en brandissant des phots au public.
 
Sur ce point, les avocats du maire de Ziguinchor ont demandé et obtenu du doyen des juges que les agents de la cybersécurité nationale vérifient le lien potentiel de ces « images obscènes » avec le salon de massage. « Après investigations, il est apparu que ces images n’avaient rien à voir avec la structure dirigée par Mme Ndèye Khady Ndiaye », rapporte Ousmane Sonko.
 
Dans cette affaire aux multiples connexions, la présidence de la République a dû faire le ménage. Le capitaine Touré, co-auteur de l’enquête préliminaire qui a déplu à une partie de sa hiérarchie et surtout au pouvoir, a été exclu de la gendarmerie nationale.
 
Au sortir des événements meurtriers de mars 2021 et son lot de tués, le Général de corps d’armée Jean-Baptiste Tine, alors Haut-commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire, est démis de ses fonctions par le président Macky Sall à quelques trois mois de son départ à la retraite. Nommé ambassadeur à Moscou en novembre 2021, il est alors remplacé par le Général Moussa Fall, présumé plus malléable par le palais, ce qui s’est révélé vrai au vu de ses agissements tout en violence et répression.
 
Quand à l’ex procureur Serigne Bassirou, il a été exfiltré du Parquet à la même période (novembre 2021) pour être casé à la présidence de la république. En septembre 2022, il est nommé président de la cour d’appel de Thiès.
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