Le romancier et essayiste kényan Ngugi wa Thiong’o, auteur d’une œuvre exceptionnelle écrite d’abord en anglais puis en kikuyu, sa langue natale, est mort mercredi 28 mai à Buford, dans l’Etat de Géorgie, à l’âge de 87 ans. Contraint à l’exil en 1982, il a résidé au Royaume-Uni puis aux Etats-Unis, où il occupait, ces dernières années, les fonctions de professeur d’anglais et de littérature comparée à l’université de Californie, à Irvine.
Intellectuel aux multiples facettes, à la fois militant de la cause africaine, dans son « combat contre l’impérialisme » culturel et linguistique, et écrivain virtuose considéré comme nobélisable, capable de passer du roman à l’essai, de la nouvelle au théâtre ou au livre pour enfants, James Thiong’o Ngugi est né à l’époque coloniale, le 5 janvier 1938, dans un village au nord-ouest de Nairobi, capitale du Kenya – alors sous domination britannique...
Brillant élève, il poursuit ses études d’abord en Ouganda, à l’université Makerere (alors rattachée à l’université de Londres), où il publie, en 1962, sa première pièce de théâtre, The Black Hermit (« l’ermite noir », non traduit), puis au Royaume-Uni, à l’université de Leeds. C’est là, en 1964, qu’est édité son premier roman, Enfant, ne pleure pas (Hatier, 1983). [Le Monde]