Mongolie - Premier déplacement de Poutine dans un État membre de la Cour pénale internationale

Jeudi 29 Aout 2024

Le président Poutine dans le "Air Force One" russe

Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour « déportation illégale » d’enfants ukrainiens, va se rendre mardi en Mongolie, État membre de la CPI, censée être obligée de l’arrêter une fois sur son territoire.

 

« M. Poutine effectuera une visite officielle en Mongolie le 3 septembre », a indiqué jeudi le Kremlin dans un communiqué.  

 

Il s’agira du premier déplacement du président russe sur le sol d’un État signataire du Statut de Rome, depuis l’émission par la CPI d’un mandat d’arrêt contre lui en mars 2023.

 

La Mongolie a signé le Statut de Rome en 2000, avant de le ratifier en 2002. Or, chaque État membre est tenu d’arrêter toute personne sur son sol qui est visée par un mandat d’arrêt de la CPI, ce qui le cas de Vladimir Poutine. Le Kremlin a toujours fermement rejeté les accusations de la CPI à l’encontre du président russe.

 

M. Poutine a toutefois pris soin depuis près d’un an et demi d’éviter les voyages à l’étranger, faisant par exemple l’impasse sur le sommet des BRICS en Afrique du Sud en août 2023, puis sur celui du G20 en Inde en septembre de la même année.

 

En revanche, il s’est notamment rendu en Chine en mai dernier, en Corée du Nord en juin, ou encore en Azerbaïdjan mi-août, aucun de ces pays n’étant membre de la CPI.

 

En Mongolie, le chef de l’État russe se rend « à l’invitation du président mongol Ukhnaa Khurelsukh, d’après le Kremlin, » pour participer aux célébrations du 85e anniversaire de la victoire conjointe des forces armées soviétique et mongole sur les militaristes japonais « lors de la bataille de Khalkhin Gol.

 

Les deux dirigeants ont prévu des entretiens et « discuteront des perspectives de développement des relations russo-mongoles », selon le Kremlin.

 

Vladimir Poutine et Ukhnaa Khurelsukh « échangeront leurs points de vue sur les questions internationales et régionales d’actualité », a également ajouté la présidence russe, selon qui « un certain nombre de documents bilatéraux » seront signés à cette occasion.

 

La dernière visite du président russe en Mongolie remontait à septembre 2019.

 

La Mongolie, pays riche en ressources naturelles, est située en Asie de l’Est, enclavée entre la Russie et la Chine, et dispose d’un vaste territoire. Elle ne compte toutefois que 3,4 millions d’habitants.

 

Début août, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’était rendu dans la capitale mongole Oulan-Bator pour s’afficher avec « un partenaire central » de Washington dans la région.

 

Cette visite s’inscrivait dans une volonté affichée des États-Unis d’accroître leur influence dans ce vaste pays, également convoité par ses rivaux russe et chinois.

 

Le président français Emmanuel Macron s’était lui aussi rendu en mai 2023 en Mongolie avec qui Paris veut renforcer les liens bilatéraux en matière énergétique. [AFP]

 
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