Accueillie à son arrivée par une Marseillaise entonnée par des partisans, la candidate d'extrême droite a défendu un projet "pas du tout radical" en fustigeant une "oligarchie" et un "système qui cherche à se défendre".
"Marine casse-toi", "raciste". La candidate du FN a été chahutée par des opposants ce vendredi 15 avril, sur le marché de Pertuis, dans le Vaucluse.
En campagne pour le second tour, elle y a notamment été interpellée sur l'immigration ou encore l'Ukraine. Accueillie à son arrivée par une Marseillaise entonnée par des partisans, la candidate d'extrême droite et députée a défendu un projet "pas du tout radical" et "extrêmement raisonnable" en fustigeant une "oligarchie" et un "système qui cherche à se défendre".
"On a la possibilité de sortir d'un système qui se perpétue depuis 30 ans, il est assez normal que le système cherche à se défendre, y compris de la manière la plus brutale qui soit, à base d'anathèmes, de diffamations et d'injures", a-t-elle estimé lors d’un point presse, au lendemain d'un meeting à Avignon, où elle avait appelé à "faire barrage" non pas contre elle mais contre son adversaire Emmanuel Macron et "la caste". "Plus on est dans la marge d'erreur au second tour, plus le système se défend brutalement", a ajouté la candidate.
"Ça suffit, on n’en peut plus", lance Marie, thérapeute en médecine chinoise à Pertuis, venue la saluer sur le marché. Cette militante RN veut d'abord "du renouveau", mais aussi du "pouvoir d’achat" et une "retraite". Elle pense que Marine Le Pen "a un programme qui tient la route", alors que la retraite à 65 ans d’Emmanuel Macron "c’est plus possible on arrive fracassés". "Je vous remercie de votre soutien", lui répond Marine Le Pen.
"La France n'est pas à toi"
"Marine casse-toi, la France n’est pas à toi", "Marine fous le camp", scandent des opposants tout le long de son parcours. Ils se présentent comme "zappistes" et squattent une zone artisanale voisine pour défendre le maintien des terres agricoles. Les échanges sont parfois tendus avec le service d’ordre du RN qui essaie de les contenir pendant la déambulation. "Faut mettre le paquet", l’encourage un retraité. "Je vote pour vous depuis longtemps" souligne sa voisine pendant que Marine Le Pen multiplie les selfies.
Foulard sur la tête, une Française d’origine algérienne, Malika Bounedjar, l’interpelle sur l'immigration. "Qui s'est battu pour la France ?" demande cette ancienne secrétaire âgée de 70 ans à Marine Le Pen, en lui racontant que son père a combattu pendant la Seconde guerre mondiale.
"Je vous rassure, tous les Français quelle que soit leur origine (…) je me bats pour (eux)", lui répond la candidate. "Pourquoi elle parle toujours des Algériens ? Quand elle sera élue elle va commencer par nous", s'inquiète la retraitée après sa rencontre. Marine Le Pen s'est attardée mercredi sur l'Algérie, en présentant son projet diplomatique. Elle veut conditionner tout octroi de visa à la réadmission de ressortissants algériens "indésirables" dans leur pays.
Une femme mariée à une autre femme est préoccupée pour ses droits. "Je n'enlèverai aucun droit à personne", jure la candidate qui ne veut pas toucher à la loi du mariage pour tous. Sur Twitter, la candidate a précisé, publiant la vidéo de l'un de ses échanges avec une habitante : "Le mariage pour tous est et restera un acquis si je suis élue présidente de la République."
"La Crimée, c’est l’Ukraine", crie très fort un homme à côté des travées, en agitant un drapeau ukrainien. Rémy Barthomeuf, un Français revenu de Lviv avec sa compagne ukrainienne, est venu en courant, il a appris "en regardant les news" que Marine Le Pen arrivait sur le marché. "Honte à vous", ajoute-t-il à l'adresse de la candidate qui défend l'annexion de la Crimée par la Russie, jugée illégale par la communauté internationale. Marine Le Pen passe son chemin, accompagnée par le très russophile eurodéputé Thierry Mariani.
Après le marché, la candidate finit sa visite dans l'église de Notre-Dame de la Purification dans la commune voisine de Lauris, en soulignant un "jour important" pour les catholiques, qui fêtent le Vendredi saint. Dans un clin d’œil aussi à la visite d'Emmanuel Macron, présent vendredi à Notre-Dame de Paris pour commémorer les trois ans de l'incendie de la cathédrale. Pendant ces "quelques minutes d'arrêt dans une campagne folle", la candidate y a été vue aussi déposer un cierge.
Emmanuel Macron à 54% contre 46% pour Marine Le Pen, selon un sondage
Le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, avec un score de 54% contre 46% pour la candidate du RN, selon un sondage BVA* pour RTL et Orange publié ce vendredi. Emmanuel Macron gagne ainsi un point au détriment de sa rivale d'extrême droite, par rapport au sondage réalisé par le même institut une semaine plus tôt, avant le premier tour. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron s'était imposé par 66,1% des voix contre 33,9% pour Marine Le Pen.
Selon ce sondage, à neuf jours du second tour, la "participation moyenne" envisagée serait de 73%, soit un niveau très proche de celle du 1er tour (73,7%). D'après BVA, Emmanuel Macron bénéficie d'un "meilleur report" de voix, notamment dans l'électorat très convoité de Jean-Luc Mélenchon (LFI). "Une majorité d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon pensent soit s'abstenir (30%), soit voter blanc (22%). Mais, quand ils vont voter, ils sont nettement plus nombreux à envisager de voter pour Emmanuel Macron (30%) que pour Marine Le Pen (18%)", indique l'institut.
Emmanuel Macron est donné largement en tête chez les 70 ans et plus (70% contre 30% pour Marine Le Pen), mais devancé par la candidate du RN dans la marge d'erreur chez les 35 à 49 ans (49% pour le président sortant contre 51% pour la candidate du RN).
Des manifestations contre l'extrême droite dans toute la France samedi
Samedi, des dizaines de manifestations sont prévues en France pour dire "non" à l'extrême droite, à l'appel de nombreuses organisations et de syndicats dont la Ligue des droits de l'Homme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature. Ces organisations se retrouveront autour du mot d'ordre "Contre l'extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l'Elysée". A Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14 heures, en direction de la place de la République.
"En rejetant Marine Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet de société destructeur de l’Etat de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s’agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères", expliquent-elles dans un communiqué publié sur le site de la LDH (Ligue des droits de l'Homme).
Parmi les nombreux signataires, le Syndicat des avocats de France, la Confédération paysanne, les organisations étudiantes Fage, FSE, MNL et Unef, le syndicat Solidaires, les ONG Oxfam, Greenpeace et Amis de la Terre, les associations Attac, Droit au logement et FCPE, ou encore les mouvements antiracistes MRAP et SOS Racisme. (AFP)
* Le sondage a été réalisé du 13 au 14 avril, auprès d'un échantillon de 1.502 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d'un échantillon représentatif de 1.567 Français âgés de 18 ans et plus. La marge d'erreur varie entre 1,4% et 3,1%, selon le score visé. Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.
"Marine casse-toi", "raciste". La candidate du FN a été chahutée par des opposants ce vendredi 15 avril, sur le marché de Pertuis, dans le Vaucluse.
En campagne pour le second tour, elle y a notamment été interpellée sur l'immigration ou encore l'Ukraine. Accueillie à son arrivée par une Marseillaise entonnée par des partisans, la candidate d'extrême droite et députée a défendu un projet "pas du tout radical" et "extrêmement raisonnable" en fustigeant une "oligarchie" et un "système qui cherche à se défendre".
"On a la possibilité de sortir d'un système qui se perpétue depuis 30 ans, il est assez normal que le système cherche à se défendre, y compris de la manière la plus brutale qui soit, à base d'anathèmes, de diffamations et d'injures", a-t-elle estimé lors d’un point presse, au lendemain d'un meeting à Avignon, où elle avait appelé à "faire barrage" non pas contre elle mais contre son adversaire Emmanuel Macron et "la caste". "Plus on est dans la marge d'erreur au second tour, plus le système se défend brutalement", a ajouté la candidate.
"Ça suffit, on n’en peut plus", lance Marie, thérapeute en médecine chinoise à Pertuis, venue la saluer sur le marché. Cette militante RN veut d'abord "du renouveau", mais aussi du "pouvoir d’achat" et une "retraite". Elle pense que Marine Le Pen "a un programme qui tient la route", alors que la retraite à 65 ans d’Emmanuel Macron "c’est plus possible on arrive fracassés". "Je vous remercie de votre soutien", lui répond Marine Le Pen.
"La France n'est pas à toi"
"Marine casse-toi, la France n’est pas à toi", "Marine fous le camp", scandent des opposants tout le long de son parcours. Ils se présentent comme "zappistes" et squattent une zone artisanale voisine pour défendre le maintien des terres agricoles. Les échanges sont parfois tendus avec le service d’ordre du RN qui essaie de les contenir pendant la déambulation. "Faut mettre le paquet", l’encourage un retraité. "Je vote pour vous depuis longtemps" souligne sa voisine pendant que Marine Le Pen multiplie les selfies.
Foulard sur la tête, une Française d’origine algérienne, Malika Bounedjar, l’interpelle sur l'immigration. "Qui s'est battu pour la France ?" demande cette ancienne secrétaire âgée de 70 ans à Marine Le Pen, en lui racontant que son père a combattu pendant la Seconde guerre mondiale.
"Je vous rassure, tous les Français quelle que soit leur origine (…) je me bats pour (eux)", lui répond la candidate. "Pourquoi elle parle toujours des Algériens ? Quand elle sera élue elle va commencer par nous", s'inquiète la retraitée après sa rencontre. Marine Le Pen s'est attardée mercredi sur l'Algérie, en présentant son projet diplomatique. Elle veut conditionner tout octroi de visa à la réadmission de ressortissants algériens "indésirables" dans leur pays.
Une femme mariée à une autre femme est préoccupée pour ses droits. "Je n'enlèverai aucun droit à personne", jure la candidate qui ne veut pas toucher à la loi du mariage pour tous. Sur Twitter, la candidate a précisé, publiant la vidéo de l'un de ses échanges avec une habitante : "Le mariage pour tous est et restera un acquis si je suis élue présidente de la République."
"La Crimée, c’est l’Ukraine", crie très fort un homme à côté des travées, en agitant un drapeau ukrainien. Rémy Barthomeuf, un Français revenu de Lviv avec sa compagne ukrainienne, est venu en courant, il a appris "en regardant les news" que Marine Le Pen arrivait sur le marché. "Honte à vous", ajoute-t-il à l'adresse de la candidate qui défend l'annexion de la Crimée par la Russie, jugée illégale par la communauté internationale. Marine Le Pen passe son chemin, accompagnée par le très russophile eurodéputé Thierry Mariani.
Après le marché, la candidate finit sa visite dans l'église de Notre-Dame de la Purification dans la commune voisine de Lauris, en soulignant un "jour important" pour les catholiques, qui fêtent le Vendredi saint. Dans un clin d’œil aussi à la visite d'Emmanuel Macron, présent vendredi à Notre-Dame de Paris pour commémorer les trois ans de l'incendie de la cathédrale. Pendant ces "quelques minutes d'arrêt dans une campagne folle", la candidate y a été vue aussi déposer un cierge.
Emmanuel Macron à 54% contre 46% pour Marine Le Pen, selon un sondage
Le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, avec un score de 54% contre 46% pour la candidate du RN, selon un sondage BVA* pour RTL et Orange publié ce vendredi. Emmanuel Macron gagne ainsi un point au détriment de sa rivale d'extrême droite, par rapport au sondage réalisé par le même institut une semaine plus tôt, avant le premier tour. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron s'était imposé par 66,1% des voix contre 33,9% pour Marine Le Pen.
Selon ce sondage, à neuf jours du second tour, la "participation moyenne" envisagée serait de 73%, soit un niveau très proche de celle du 1er tour (73,7%). D'après BVA, Emmanuel Macron bénéficie d'un "meilleur report" de voix, notamment dans l'électorat très convoité de Jean-Luc Mélenchon (LFI). "Une majorité d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon pensent soit s'abstenir (30%), soit voter blanc (22%). Mais, quand ils vont voter, ils sont nettement plus nombreux à envisager de voter pour Emmanuel Macron (30%) que pour Marine Le Pen (18%)", indique l'institut.
Emmanuel Macron est donné largement en tête chez les 70 ans et plus (70% contre 30% pour Marine Le Pen), mais devancé par la candidate du RN dans la marge d'erreur chez les 35 à 49 ans (49% pour le président sortant contre 51% pour la candidate du RN).
Des manifestations contre l'extrême droite dans toute la France samedi
Samedi, des dizaines de manifestations sont prévues en France pour dire "non" à l'extrême droite, à l'appel de nombreuses organisations et de syndicats dont la Ligue des droits de l'Homme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature. Ces organisations se retrouveront autour du mot d'ordre "Contre l'extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l'Elysée". A Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14 heures, en direction de la place de la République.
"En rejetant Marine Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet de société destructeur de l’Etat de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s’agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères", expliquent-elles dans un communiqué publié sur le site de la LDH (Ligue des droits de l'Homme).
Parmi les nombreux signataires, le Syndicat des avocats de France, la Confédération paysanne, les organisations étudiantes Fage, FSE, MNL et Unef, le syndicat Solidaires, les ONG Oxfam, Greenpeace et Amis de la Terre, les associations Attac, Droit au logement et FCPE, ou encore les mouvements antiracistes MRAP et SOS Racisme. (AFP)
* Le sondage a été réalisé du 13 au 14 avril, auprès d'un échantillon de 1.502 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d'un échantillon représentatif de 1.567 Français âgés de 18 ans et plus. La marge d'erreur varie entre 1,4% et 3,1%, selon le score visé. Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.