« Une nuit horrible de bombardements aveugles de zones résidentielles », a dénoncé mercredi le Représentant spécial de l'ONU, Ghassan Salamé, sur son compte Twitter, après que le district d'Abou Salim a été touché. « Pour le bien-être des 3 millions de civils qui vivent dans le Grand Tripoli, ces attaques doivent cesser maintenant», a-t-il ajouté.
Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (LNA), qui contrôle une grande partie de l'est et du sud de la Libye, mène une campagne militaire depuis deux semaines pour prendre le contrôle de Tripoli des mains des combattants fidèles au gouvernement reconnu par l'ONU.
"L'utilisation aveugle d'armes explosives dans les zones civiles constitue un crime de guerre" (Ghassan Salamé, Représentant spécial des Nations Unies en Libye)
Selon les premiers rapports médicaux, les victimes civiles de l'attaque de la nuit comprennent des femmes et des enfants blessés, ainsi qu'une famille dont la mère, la fille et la petite-fille ont toutes été tuées.
« L'utilisation aveugle d'armes explosives dans les zones civiles constitue un crime de guerre », a souligné M. Salamé, qui dirige également la Mission d'appui des Nations Unies au Libye (MANUL), dans une déclaration. Il a exprimé « avec une grande tristesse » ses « condoléances les plus sincères » aux familles des victimes et a souhaité aux blessés un prompt rétablissement.
Dans sa déclaration, il a souligné qu'à la date d'hier, il y avait eu 54 victimes civiles confirmées, dont 14 morts et 40 blessés, dont quatre étaient des agents de santé.
« La responsabilité de ces actes incombe non seulement aux individus qui ont commis les attaques sans discrimination, mais aussi, potentiellement, à ceux qui les ont ordonnées », a souligné le Représentant spécial.
Le droit international humanitaire et les droits de l'homme doivent être pleinement respectés et toutes les mesures possibles pour protéger les civils et les infrastructures civiles doivent être prises, a-t-il ajouté.
De plus en plus de déplacés
Alors que les combats se poursuivent à Tripoli et dans les environs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué que le nombre de personnes déplacées est actuellement à son plus haut niveau depuis le début de la crise actuelle.
Avec plus de 4.500 personnes nouvellement déplacées, le nombre total de personnes déplacées à l'intérieur du pays s'élève désormais à 25.000.
Selon l’OCHA, de nombreux civils pris au piège dans les zones de conflit sont confrontés au dilemme de ne pas savoir s'ils doivent rester chez eux ou partir, et à l'incertitude des affrontements et des bombardements. Cette situation est exacerbée par le fait que la nourriture et d'autres articles essentiels dans certains quartiers sont de plus en plus rares.
OCHA place les affrontements actuels dans le contexte d'années de conflit qui ont provoqué une crise socio-économique en Libye et laissé les services publics déficients et les populations vulnérables. Au moins 820.000 personnes, dont quelque 250.000 enfants, ont actuellement un besoin urgent d'aide humanitaire. (news.un.org)