Le chef du Hezbollah dénonce des pressions américaines sur le Liban

Mardi 11 Novembre 2025

Le chef du Hezbollah du Liban Naïm Kassem

Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, a dénoncé mardi les pressions des États-Unis qui veulent pousser selon lui le Liban à faire des concessions à Israël sans contrepartie, répétant que sa formation « n’abandonnera pas ses armes ».

 

Washington exige du pouvoir libanais qu’il désarme le Hezbollah, sorti affaibli fin novembre 2024 d’un an de conflit avec Israël, et veut dans le même temps tarir les sources de financement de la formation islamiste.

 

« L’Amérique […] met la pression sur le gouvernement pour qu’il fasse des concessions sans contrepartie et sans garanties […] et veut donner libre cours à Israël », a affirmé cheikh Qassem dans un discours retransmis par la chaîne du Hezbollah, al-Manar.

 

« Le rôle du gouvernement n’est pas d’écouter les diktats américains et de commencer à les appliquer », a-t-il ajouté.  

 

Une délégation du Trésor américain a rencontré dimanche et lundi les responsables libanais.  

 

L’administration américaine est « très sérieuse » dans sa détermination « à couper le financement de l’Iran » au Hezbollah, a déclaré lundi le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley.

 

Selon le Trésor américain, l’Iran a transféré depuis janvier 2025 plus d’un milliard de dollars au Hezbollah au Liban, notamment via des bureaux de change. Mais cette allégation manque de confirmation de sources indépendantes. 

 

Un responsable libanais qui a requis l’anonymat a indiqué à l’AFP que la délégation avait demandé « des actions concrètes » de la part des autorités libanaises.

 

Elle a exigé de l’État qu’il « lutte contre le blanchiment d’argent, la “cash economy” (transactions en liquide) et qu’il ferme Al-Qard al-Hassan », société financière liée au Hezbollah et sanctionnée par les États-Unis, qui accorde des prêts en dollars contre des dépôts en or.  

 

« Les Américains parlent d’assécher les sources de financement, quel rapport cela a-t-il avec la situation sociale, avec Al-Qard al-Hassan et tous les services offerts aux gens ? », a interrogé le chef du Hezbollah.

 

La formation chiite gère un vaste réseau d’écoles, d’hôpitaux et d’organisations communautaires au service de ses partisans. Le Hezbollah refuse aussi de remettre ses armes à l’armée libanaise.

 

« Nous n’allons pas abandonner nos armes, qui nous donnent la force et la détermination », a assuré une nouvelle fois mardi son chef.  

 

Malgré le cessez-le-feu, Israël poursuit ses frappes au Liban, affirmant y viser le Hezbollah qu’il accuse de se réarmer, et maintient cinq positions dans le sud du Liban. [Avec AFP]

 
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