En plein débat sur le budget de l'État et de la Sécurité sociale pour l'année à venir, Gérard Larcher a manifesté son mécontentement dans les colonnes du Parisien, samedi 25 octobre. Le président du Sénat reproche au Premier ministre ses concessions à la gauche et au Président "le désordre qu'il a créé".
"Il est clair que le Premier ministre regarde surtout du côté des socialistes !", fustige Gérard Larcher dans un entretien accordé au Parisien et publié ce samedi 25 octobre. "On ne parle plus que de dépenses, d’impôts et de taxes", se désole-t-il, "Mais regardons autour de nous en Europe, beaucoup d’autres pays sont revenus à l’équilibre de leurs finances publiques. Nous sommes les derniers à ne pas l’avoir fait ; la France doit tenir sa parole d’un retour du déficit à 3 % du PIB en 2029."
Un objectif que semble avoir perdu de vue Sébastien Lecornu, à en croire le président du Sénat : "Il a abandonné le 49.3 comme un cadeau de Noël mais les socialistes en demandent et en demanderont toujours plus : suspension de la réforme des retraites, taxe Zucman…" "À un moment il faut que tout cela s’arrête !", s'impatiente Gérard Larcher, qui s'est déjà exprimé contre la taxe Zucman.
Le membre des Républicains estime voir "un budget largement imposé par la gauche" qui met de côté "la réduction de la dépense publique" alors que ‘’les impôts continuent d’augmenter". En réponse, Gérard Larcher se montre inflexible : "Le Sénat rétablira la réforme des retraites." "Je rappelle que son abandon, c’est 30 milliards de déficit en 2035", souffle-t-il.
"Le désordre, c’est Emmanuel Macron qui l’a créé !"
Gérard Larcher dit "souhaiter" que les Français aient un budget au 31 décembre. "Mais il n’est pas question d’accepter n’importe quoi !", prévient-il. "Une chose est sûre, le Sénat utilisera pleinement les 15 jours de débat auxquels il a droit constitutionnellement pour examiner le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale)", annonce celui qui entend bien peser sur les débats sur le budget 2026.
Les critiques de Gérard Larcher n'épargnent pas Emmanuel Macron, qui "s’exprime souvent… de l’étranger" : "Il nous a indiqué que le désordre était créé par les partis politiques. Le désordre, c’est lui qui l’a créé !" En cause : "cette décision folle de dissoudre l’Assemblée nationale", lance-t-il.
En ce sens, il pointe du doigt le décalage de la réforme des retraites : "C’est dire aux jeunes générations : 'Quelle retraite aurez-vous ?'" "Emmanuel Macron a renoncé aux deux réformes majeures de ses mandats : celle sur la compétitivité des entreprises et les retraites", se désole le sénateur, "Le président de la République ne peut pas ignorer dans quelle situation est la France, ce qui nous empêche de compter en Europe." [6Medias]