C’est une illustration supplémentaire du rapprochement entre le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré et la Russie. « Le Conseil des ministres a adopté un décret portant octroi d’un permis d’exploitation industrielle de grande mine d’or dénommée Niou (Centre-Nord) à la société Nordgold Niou S.A », précise le compte rendu gouvernemental du 25 avril.
Le permis couvre une superficie de 52,8 km2, pour une production totale attendue estimée à plus de 20,2 tonnes d’or en huit ans, selon la même source. La contribution directe au budget du Burkina Faso est estimée à 51 milliards de francs CFA (77,8 millions d’euros), 7 milliards (11,9 millions d’euros) devant par ailleurs aller au Fonds minier de développement, affirme-t-elle.
« D’une durée de vie de huit ans, le projet permettra la création de 204 emplois, soit 75 emplois directs et 129 emplois indirects », souligne le compte rendu du gouvernement. La production aurifère du pays contribue pour quelque 14 % aux recettes de l’État, selon les chiffres officiels.
L’or est devenu, en une douzaine d’années, le premier produit d’exportation devant le coton, avec environ avec 70 tonnes par an et 17 mines industrielles.
Les autorités ont lancé, à la fin de 2023, la construction de la première raffinerie d’or du pays. Le régime militaire avait déjà octroyé, en 2022, un permis d’exploitation à Nordgold sur le site de Yimiougou (Centre-Nord) couvrant une superficie de 31,44 km2, pour une production totale estimée à 2,53 tonnes d’or.
Nordgold, à travers ses deux filiales, la société des mines de Taparko (Somita) et Bissa gold, exploitait déjà trois gisements dans le nord du pays, en proie à des violences jihadistes depuis 2015. Nordgold avait annoncé en avril 2022 l’arrêt de la mine de Taparko, principal gisement privé du Burkina Faso, pour « raisons de sécurité ». [Jeune Afrique avec AFP]