Laurent Nuñez appelle à une "coopération apaisée mais exigeante" avec l'Algérie pour éviter un bras de fer

Samedi 1 Novembre 2025

Dans un entretien au Parisien publié samedi 1er novembre, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, met en garde contre les conséquences du vote à l’Assemblée nationale d’une résolution portée par le Rassemblement national, appelant à réviser les accords de 1968 sur l’immigration algérienne.

 

Le RN a remporté, jeudi 30 octobre, une victoire politique lors de sa niche parlementaire. Une résolution non contraignante visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 a été adoptée à une voix près. Au-delà du vote, le parti d’extrême droite a obtenu un soutien de poids : le Premier ministre Sébastien Lecornu a confirmé que ce traité devait être "renégocié". Une position que Laurent Nuñez, de son côté, tient à nuancer, voire à contester.

 

“Évidemment, je regrette les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce vote”, déclare le ministre au Parisien, qui plaide pour “une coopération apaisée mais exigeante” avec l'Algérie. Il met en garde contre “le bras de fer et la méthode brutale” défendus par certains : “Ça ne marche pas, dans aucun domaine. La preuve : le canal est totalement coupé aujourd’hui avec Alger. Et ceux qui pensent qu’on peut se passer de relation sécuritaire avec ce pays nous mettent en danger.”

 

Des échanges sécuritaires au point mort

 

Selon Laurent Nuñez, les échanges entre les services français et algériens sont désormais à l’arrêt. “Que ce soit avec la police, la gendarmerie ou les renseignements, il n’y a plus d’échanges d’informations opérationnels”, affirme-t-il. En conséquence, “l’Algérie n’accepte plus ses ressortissants en situation irrégulière depuis le printemps dernier. Nous n’avons plus non plus de laissez-passer.”

 

Les effets se font déjà sentir : “On a 500 éloignements forcés fin octobre vers l’Algérie, là où l’on comptait plus de 1 400 l’an dernier sur la même période.” Les centres de rétention administrative, eux, sont saturés : “40 % des places sont occupées par des ressortissants algériens qu’on ne peut pas reconduire faute de coopération avec leur pays.”

 

Malgré ce blocage, le ministre de l’Intérieur reste optimiste. “Il y a des signaux”, confie-t-il. “Le ministre de l’Intérieur algérien m’a récemment écrit pour m’inviter.” [6Medias]

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