La crainte d'une pandémie fait plonger les Bourses en Europe

Lundi 24 Février 2020

Les principales Bourses européennes chutent lundi en début de séance dans le sillage des marchés asiatiques, la propagation de l’épidémie de coronavirus coupant l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués.
 
Si le rythme des nouvelles contaminations baisse en Chine, d’autres foyers se sont déclarés en Corée du Sud, en Iran et au Moyen-Orient ainsi qu’en Italie.
 
Une pandémie, à savoir une épidémie globale avec plusieurs foyers distincts, paraît ainsi se dessiner, entraînant un net recul des actions et un repli vers les valeurs refuges comme les obligations d’Etat les plus sûres et l’or.
 
À Paris, l’indice CAC 40 chute de 3,62% à 5.811,51 points vers 09h15 GMT. À Francfort, le Dax lâche 3,76% et à Londres, le FTSE recule de 2,74%.
 
L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 3,6%, le FTSEurofirst 300 3% et le Stoxx 600 3,35%.
 
La Bourse de Milan chute pour sa part de 4,04% après l’annonce par la Rai d’un quatrième décès en Italie, où les autorités s’efforcent de contenir la propagation du virus qui a contaminé plus de 150 personnes, confinant les localités les plus touchées et annulant ou reportant les manifestations publiques, comme le carnaval de Venise.
 
“La crise sanitaire reste l’alpha et l’oméga du marché”, écrivent les analystes de Saxo Banque, qui notent que les indicateurs tombés au cours des dernières séances ont conduit les investisseurs à réévaluer à la hausse l’impact économique du virus.
 
“Tant que les banques centrales restent vigilantes, ce qui est le cas actuellement, nul risque de correction majeure à l’horizon”, ajoutent-ils.
 
La Corée du Sud a recensé 161 nouveaux cas de contamination, portant à 763 le nombre total de cas dans le pays, ont déclaré lundi les autorités sanitaires locales, au lendemain de l’état d’alerte sanitaire maximal décrété par le gouvernement.
 
De son côté, l’Iran, qui a annoncé mercredi ses deux premiers cas, en recense désormais 43 et compte huit décès. Bahreïn, le Koweït et l’Afghanistan sont aussi touchés à leur tour.
 
En Chine continentale, le coronavirus a causé 150 décès supplémentaires dimanche, ont rapporté lundi les autorités sanitaires chinoises, ce qui porte à 2.592 le nombre de cas mortels dans le pays depuis le début de l’épidémie.
 
Le nombre de nouveaux cas quotidiens est cependant tombé à un plus bas d’un mois, ce qui a conduit de nombreuses provinces chinoises à alléger les mesures de restriction sur les transports et la circulation des personnes.
 
VALEURS EN EUROPE
 
Tous les indices sectoriels sont nettement dans le rouge, à commencer par les transports et les loisirs (-5,27%), en première ligne en cas de risque sanitaire.
 
Les compartiments très exposés à la Chine comme l’automobile (-4,92%) et les matières premières (-5,08%) sont également sanctionnés.
 
Du côté des valeurs individuelles, Air France-KLM perd 8,19%, la plus forte baisse du SBF 120, et Accor cède 6,59%.
 
La plus forte baisse du CAC 40 est pour ArcelorMittal (-8,05%). Non loin derrière, LVMH, également très dépendant du marché chinois, perd 4,69%.
 
La baisse à l’oeuvre du CAC 40 constitue une opportunité de renouer avec des niveaux de valorisation plus attractifs, en particulier sur les valeurs du luxe, font valoir les analystes de Saxo Banque.
 
EN ASIE
 
L’indice Kospi à Séoul a accéléré sa chute des derniers jours et perdu lundi 3,87% après le déclenchement de l’état d’alerte sanitaire maximal dans le pays.
 
En Australie, l’indice ASX 200 a clôturé en baisse de 2,25%.
 
En Chine continentale, l’indice CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 0,4%, et à Hong Kong, l’indice Hang Seng a cédé 1,8%.
 
La Bourse de Tokyo était fermée en raison d’un jour férié. (Reuters)
 
 
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