Après une seconde journée de négociations à Berlin, les représentants américains se réjouissent des avancées sur l’accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. Alors qu’Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens doivent rejoindre les pourparlers dans la soirée du lundi 15 décembre, deux sujets restent brûlants.
La guerre entre la Russie et l’Ukraine va-t-elle bientôt connaître son épilogue, alors même que des drones ukrainiens viennent d’abattre un sous-marin russe en mer Noire ? C’est en tout cas ce à quoi veulent croire les différents représentants présents autour de la table des négociations pour l’accord de paix entre les deux pays. Depuis dimanche 14 décembre 2025, l’Ukraine et la Russie sont en pourparlers avec les États-Unis, à l'initiative du texte de paix, à Berlin. Selon un haut dirigeant américain, lundi 15 décembre 2025 en fin de journée, la Russie "allait accepter" le projet d'accord.
Il précise que le projet d'accord comporte des "garanties de sécurité très fortes" pour Kiev, semblables à celles de l'article 5 du traité de l'Otan, que la Russie serait prête à accepter. Le diplomate a ajouté que l’Ukraine et les dirigeants européens étaient très satisfaits du texte.
De son côté, Volodymyr Zelensky a jugé que “la conversation était productive, avec beaucoup de détails, vraiment beaucoup", bien que celles-ci ne soient “jamais faciles”.
La suite des pourparlers s’écrira sûrement dans la soirée, alors que plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, sont attendus pour un dîner d'État. Donald Trump a prévu de les appeler par téléphone à cette occasion.
Deux points de discorde restent sensibles
Bien que plusieurs indicateurs semblent au vert pour l’adoption d’un accord de paix, deux points restent très sensibles, comme le rapportent nos confrères de TF1. D’une part, la Russie veut conserver l’intégralité du Donbass, ce que rejette catégoriquement Kiev. Si les Européens soutiennent Zelensky sur cette ligne rouge, les États-Unis ne sont pas du même avis.
Dans leur proposition, la zone serait démilitarisée en échange d’un retrait des troupes russes de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk. Les soldats russes se maintiendraient par ailleurs dans les régions de Kherson et Zaporijia.
Selon un sondage publié lundi, 75 % des Ukrainiens se disent d’ailleurs opposés à l'abandon du Donbass. La question du partage des territoires reste donc épineuse. De même que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Alors que Kiev demande à rejoindre l’alliance, au titre de sa sécurité face à la Russie, Moscou refuse avec force cette hypothèse. Donald Trump, qui a lui aussi écarté cette demande, a dépêché à Berlin Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan. Celui-ci a d’ailleurs déclaré :
"Nous discutons de la manière dont, à défaut d'une adhésion à l'Otan, nous pouvons garantir la protection de l'Ukraine, par elle-même mais aussi avec l'aide d'autres pays". Une avancée que Zelensky a qualifiée de premier “compromis”. [6Medias]