La France rend au Sénégal la base militaire de Rufisque qu'elle occupait depuis 1960

Mardi 1 Juillet 2025

Bassirou Diomaye Faye (d.) et Emmanuel Macron à Séville le 30 juin 2025 en marge de la Conférence de l'ONU sur le financement du développement

Le retrait des troupes françaises stationnées en territoire sénégalais depuis plusieurs dizaines d’années se poursuit. Dans un communiqué rendu public le 1er juillet 2025, l’ambassade de France à Dakar annonce le retour sous souveraineté intégrale du Sénégal de la station d’émission interarmées basée à Rufisque. Cette infrastructure de première importance stratégique assurait depuis 1960 les communications militaires sur la façade atlantique, précise le document. 

 

Au mois de mai 2025, les emprises « Maréchal » et « Saint-Exupéry » situées non loin du Parc de Hann ainsi que le Quartier « Contre-amiral Protêt » sis sur le Port de Dakar avaient été remis au Sénégal, rappellent le communiqué. « Les dernières emprises seront restituées d’ici fin juillet 2025, selon le calendrier communément agréé », ajoute la même source.

 

L’une de ces emprises est l'Escale aéronautique Henri Lemaître de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass. Au moins un avion Falcon des Eléments Français du Sénégal (EFS) y stationne depuis plusieurs années pour des missions de surveillance maritime et aérienne.  

 

Après la décision du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye de voir toutes les bases militaires étrangères quitter le territoire national, Paris et Dakar ont mis sur pied une commission conjointe chargée de fixer les modalités de mise en oeuvre du départ des Eléments Français au Sénégal (EFS).  

  

Ladite commission a tenu sa première réunion le 28 février 2025 pour examiner « le calendrier et les modalités de remise à disposition du Sénégal des différentes emprises utilisées » par les EFS. C’était en présence du Général Abdou Latif Camara, directeur de l’Institut de Défense du Sénégal (IDS), de Christine Fages, ambassadrice de France et du Général Yves Aunis, commandant des EFS, signale la même source. 

  

La rencontre du 28 février a travaillé sur un autre dossier en lançant « les travaux de rénovation du partenariat bilatéral de défense et de sécurité ». Les autorités sénégalaises envisagent en effet d’autres formes de coopération militaire avec Paris. Celles-ci concerneraient des domaines en lien avec la situation dans la bande sahélienne où la criminalité transnationale atteint des niveaux inquiétants, dans le contexte du départ le 29 janvier 2025 du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

En marge de la Conférence internationale des Nations unies sur le financement du développement, ouverte le 30 juin à Séville (Espagne), les présidents sénégalais et français ont eu un tête-à-tête autour d'un nouveau partenariat bilatéral. 

 

« Nos entretiens ont porté sur la coopération entre le Sénégal et la France, ainsi que sur les enjeux régionaux et internationaux d’intérêt commun », a écrit le président Bassirou Diomaye Faye sur X.

 

Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a évoqué sur le même canal un « partenariat économique, de sécurité et de défense, culturel, et mémoriel » comme « autant de chantiers que nous suivons de près avec le Président Faye. »

 
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