L’ambassadeur d’Israël au Sénégal chassé du campus de l’université de Dakar par des étudiants en colère

Mercredi 28 Mai 2025

L'ambassadeur Yuval Waks s'empresse de quitter l'université de Dakar face à l'hostilité de manifestants dénonçant le génocide des populations de Gaza par Israél.

Pour sa première sortie publique, l’ambassadeur de l’Etat d’Israël au Sénégal a de quoi rapporter à sa hiérarchie politique et diplomatique quant à l’image de son pays. Alors qu’il était invité à prendre part à un panel académique sur le campus de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD), Yuval Waks en a été chassé par des étudiants mobilisés et opposés à sa présence. Il a été contraint, avec la garde rapprochée qui assurait sa sécurité, de quitter les lieux au pas de charge à bord de trois véhicules qui étaient stationnés autour des jardins de l’Ucad 2 non loin de la faculté d’Odontologie. Les images circulent en bouclent sur les réseaux sociaux.

 

Aux cris de « Israël assassin », « Netanyahu criminel », « Free Palestine! », des manifestants pas nombreux mais visiblement déterminés avec des drapeaux palestiniens et des pancartes dénonçant le génocide à Gaza, ont pourchassé le diplomate israélien pendant plusieurs minutes, décidés à l’expulser du campus. Avant d’obtenir gain de cause. 


L'ambassadeur israélien avec le Président sénégalais le 8 mai 2025 
 

Yuval Waks, ancien no2 de l’ambassade diplomatique en Chine et nommé a la tête de la représentation diplomatique israélienne depuis mars 2025, n’a présenté ses lettres de créances au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye que le 8 mai suivant. Les exactions génocidaires dont sont accusées les armées israéliennes dans le territoire de Gaza et leur ferme dénonciation par l’exécutif au pouvoir à Dakar ont pu retarder l’entrée en fonction officielle de Yuval Waks. 

 

Au Sénégal, de larges secteurs de l’opinion publique réclament la rupture des relations diplomatiques avec l’Etat hébreux comme réponse politique aux massacres des civils et des femmes palestiniens vivant dans le territoire de Gaza. Dans une déclaration faite au cours d’une manifestation nationale contre les crimes israéliens en septembre 2024 à Dakar, le premier ministre sénégalais avait fustigé la fuite en avant du chef du gouvernement qu’il accusait de prolonger la terreur contre les Palestiniens pour sauver sa tête et sa carrière politique.


 

Confronté à de nombreux ennuis judiciaires internes avec la justice israélienne, Benyamin Netanyahu, 76 ans en octobre 2025, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) depuis le 21 novembre 2024. Il est accusé de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité » en même temps que Yoav Gallant, son ancien ministre de la Défense qui a quitté la coalition  de droite suprémaciste qui gouverne Israël. 

 

Selon les magistrats de la CPI, il est suspecté d’être responsable des crimes de guerre consistant à affamer délibérément des civils comme méthode de guerre et à diriger intentionnellement une attaque contre la population civile ; et des crimes contre l’humanité de meurtres, de persécutions et d’autres actes inhumains, du 8 octobre 2023 jusqu’au 20 mai 2024 au moins. En dépit de cette décision de la justice internationale, la France qui est signataire du Traité de Rome instituant la CPI a laissé à deux reprises le criminel de guerre israélien passer par son territoire dont une fois alors qu’il était en partance pour les Etats-Unis.



Gaza réduite en poussière par Benyamin Netanyahu et ses armées.
 

Après 17 mois de bombardements massifs des armées israéliennes (infanterie, aviation, marine, drones…), le bilan des victimes palestiniennes - ceux de la Défense civile de Gaza et des organisations humanitaires internationales - fait état de plus de 100 mille morts et plusieurs dizaines de milliers de blessés dont de nombreux handicapés à vie. Les infrastructures civiles du petit territoire palestinien - hôpitaux, écoles, universités, communications, adductions d’eau, installations électriques ont été méthodiquement détruites par Israél avec le soutien quasi inconditionnel des Etats-Unis de l’Allemagne et de la Grande Bretagne, mais aussi avec l’aide de la France, du Canada et de plusieurs autres pays de la mouvance occidentale. 

 

Allié historique de la cause palestinienne, le Sénégal préside le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple de Palestine dont les territoires restent occupés par l’entité sioniste depuis plusieurs décennies. 

 

Face à l’intensification des destructions d’infrastructures et des massacres de populations civiles à Gaza et en Cisjordanie occupée, de nombreuses organisations sénégalaises ont annoncé une grande manifestation de soutien au peuple palestinien le 3 juin 2025 a la Place de l’Indépendance à Dakar.

 
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