PARIS (Reuters) - L'Académie française a adopté jeudi à une large majorité un rapport favorable à la féminisation des noms de métiers, les gardiens du bon usage du français ne voyant aucun "obstacle de principe" à cette évolution de la langue.
En 2014, l'institution avait rejeté les formes "telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes".
Jeudi, les quarante "Immortels" ont largement infléchi leur position.
"Si la féminisation des noms de fonctions, de titres et de grades fait apparaître des contraintes internes à la langue française qu'il n'est pas possible d'ignorer, il n'existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de métiers et de professions", peut-on lire dans le rapport.
"Toutes les évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd'hui reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées, pour peu qu'elles ne contreviennent pas aux règles élémentaires et fondamentales de la langue, en particulier aux règles morphologiques qui président à la création des formes féminines dérivées des substantifs masculins", est-il précisé.
Les académiciens voient désormais d'un œil plus clément certains des exemples tant décriés en 2014.
"L'emploi de ces formes en '-eure', qui fait débat, et cristallise certaines oppositions au mouvement naturel de la féminisation de la langue, ne constitue pas une menace pour la structure de la langue ni un enjeu véritable du point de vue de l'euphonie, à condition toutefois que le 'e' muet final ne soit pas prononcé", lit-on dans le texte adopté jeudi.
L'Académie se montre plus prudente en ce qui concerne la féminisation des noms de fonction, comme "préfet" ou "avocat général", et rappelle l'argument selon lequel, contrairement au métier, la fonction est distincte de son titulaire, et indifférente à son sexe.
"Aucune pratique uniforme ne saurait imposer la généralisation de la féminisation", peut-on lire dans le rapport, qui note toutefois que, "dans le langage général, les noms de fonctions se féminisent aussi aisément et aussi librement que les noms de métiers".
La féminisation des fonctions suscite en particulier des réticences lorsqu'elle s'applique aux plus hautes fonctions de l'Etat, estiment les académiciens, qui plaident toutefois pour la forme "présidente de la République".
"Si les Français décidaient de porter une femme à la présidence de la République, on voit mal quelle raison pourrait s'opposer à l'emploi de la forme féminine 'présidente', attestée dès le XVe siècle et désignant l'épouse d'un président depuis le XVIIe siècle, avant d'être couramment employée au XXe siècle comme appellation des femmes exerçant elles-mêmes la présidence d'un organisme ou d'une institution."
En 2014, l'institution avait rejeté les formes "telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes".
Jeudi, les quarante "Immortels" ont largement infléchi leur position.
"Si la féminisation des noms de fonctions, de titres et de grades fait apparaître des contraintes internes à la langue française qu'il n'est pas possible d'ignorer, il n'existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de métiers et de professions", peut-on lire dans le rapport.
"Toutes les évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd'hui reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées, pour peu qu'elles ne contreviennent pas aux règles élémentaires et fondamentales de la langue, en particulier aux règles morphologiques qui président à la création des formes féminines dérivées des substantifs masculins", est-il précisé.
Les académiciens voient désormais d'un œil plus clément certains des exemples tant décriés en 2014.
"L'emploi de ces formes en '-eure', qui fait débat, et cristallise certaines oppositions au mouvement naturel de la féminisation de la langue, ne constitue pas une menace pour la structure de la langue ni un enjeu véritable du point de vue de l'euphonie, à condition toutefois que le 'e' muet final ne soit pas prononcé", lit-on dans le texte adopté jeudi.
L'Académie se montre plus prudente en ce qui concerne la féminisation des noms de fonction, comme "préfet" ou "avocat général", et rappelle l'argument selon lequel, contrairement au métier, la fonction est distincte de son titulaire, et indifférente à son sexe.
"Aucune pratique uniforme ne saurait imposer la généralisation de la féminisation", peut-on lire dans le rapport, qui note toutefois que, "dans le langage général, les noms de fonctions se féminisent aussi aisément et aussi librement que les noms de métiers".
La féminisation des fonctions suscite en particulier des réticences lorsqu'elle s'applique aux plus hautes fonctions de l'Etat, estiment les académiciens, qui plaident toutefois pour la forme "présidente de la République".
"Si les Français décidaient de porter une femme à la présidence de la République, on voit mal quelle raison pourrait s'opposer à l'emploi de la forme féminine 'présidente', attestée dès le XVe siècle et désignant l'épouse d'un président depuis le XVIIe siècle, avant d'être couramment employée au XXe siècle comme appellation des femmes exerçant elles-mêmes la présidence d'un organisme ou d'une institution."