Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a accusé Israël d’avoir tenté de l’assassiner, et assuré que son pays était disposé à reprendre les pourparlers avec les États-Unis, en dépit d’une campagne de bombardements en juin contre des sites nucléaires iraniens.
Israël a déclenché par surprise le 13 juin une guerre contre l’Iran lors d’une opération justifiée par la volonté d’empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, perçue comme une menace existentielle.
Le pouvoir iranien a toujours réfuté avoir de telles visées sur le plan militaire mais défend un droit au nucléaire civil, notamment pour produire de l’énergie.
Les frappes israéliennes ont notamment tué d’importants commandants des forces armées, dont des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ainsi qu’une dizaine de scientifiques du programme nucléaire iranien.
Dans un entretien accordé à l’animateur américain Tucker Carlson diffusé lundi, Massoud Pezeshkian a accusé Israël d’avoir tenté de l’assassiner, sans préciser si cette tentative supposée avait eu lieu durant la guerre de 12 jours entre les deux pays, qui s’est achevée par un cessez-le-feu.
« Ils ont essayé oui. Ils ont agi en conséquence mais ils ont échoué », a affirmé M. Pezeshkian.
« J’étais à une réunion […], ils ont tenté de bombarder la zone où nous tenions cette réunion », a ajouté le président iranien, assurant que « c’était Israël », selon une traduction en anglais de ses propos par un interprète.
« Faire confiance »
Les États-Unis, pourtant engagés dans des pourparlers avec l’Iran sur son programme nucléaire, ont pour leur part bombardé le 22 juin le site souterrain d’enrichissement d’uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (Centre).
L’étendue précise des dégâts n’est pas connue.
Durant la guerre, la diplomatie iranienne avait affirmé que son ministre, Abbas Araghchi, avait échappé à un projet d’assassinat.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait affirmé ne pas écarter de tuer le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, afin de mettre « fin au conflit » contre l’Iran, dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC diffusée le 16 juin.
Ali Khamenei, ultime décideur en Iran, est apparu samedi en public pour la première fois depuis le déclenchement des hostilités par Israël, lors d’une cérémonie religieuse à Téhéran.
En dépit des bombardements américains, Massoud Pezeshkian a déclaré que l’Iran n’avait « aucun problème » à reprendre des discussions sur le nucléaire avec les États-Unis.
Une sixième session de ces pourparlers, sous médiation omanaise, prévue le 15 juin, avait été annulée après le déclenchement de l’attaque israélienne.
Le président iranien s’est toutefois demandé « comment » son pays pourrait « à nouveau faire confiance » aux États-Unis.
« Comment pouvons-nous savoir avec certitude qu’au milieu des négociations, le régime israélien ne sera pas autorisé à nous attaquer de nouveau ? », s’est aussi interrogé le président iranien, élu sur la promesse de renouer le dialogue avec l’Occident pour obtenir une levée des sanctions qui plombent l’économie iranienne.
« Même à l’heure actuelle […] rien n’empêche » des investissements américains en Iran, a souligné M. Pezeshkian. [AFP]