Inéligibilité de Marine Le Pen : certains cadres du RN envisagent la possibilité de changer la loi en cas d'accession au pouvoir

Dimanche 14 Septembre 2025

En attendant son procès en appel en janvier 2026, Marine Le Pen est condamnée à une peine d'inéligibilité de cinq ans. Pour certains cadres du RN, dont Sébastien Chenu, le parti, en cas d'accession au pouvoir, "corrigera" cette loi.

 

Sur le plateau du 20 heures de TF1, jeudi 11 septembre, Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté de voir les Français retourner aux urnes. La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée s’est adressée indirectement au président de la République, laissant entendre que, sans de nouvelles élections législatives, sa démission apparaît comme sa dernière option pour sortir de la crise. "Je souhaite une dissolution car je veux gagner un an pour l'alternance", a-t-elle martelé.

 

Pour France Info, cette volonté de voir une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale aurait un objectif, celui de lui permettre de se présenter à la présidentielle de 2027. En effet, certains cadres du parti d'extrême droite ne cachent pas qu'en cas d'arrivée au pouvoir, ils pourraient envisager une modification de la loi afin de permettre à Marine Le Pen de redevenir éligible. Invité mardi 9 septembre à la matinale de France Inter, Sébastien Chenu, vice-président du RN, le premier : "Mais vous savez, on ne se cache pas derrière notre petit doigt : on corrigera parce que cette loi, elle sera valable aussi pour les autres", déclarait-il.

 

"Ça devrait être modifié"

 

Nos confrères de France Info rappellent qu'il suffirait d'ailleurs au parti de s'appuyer sur un texte déjà proposé par leur allié Éric Ciotti. En effet, au printemps 2025, le chef des députés de l’Union pour la démocratie et la République (UDR) avait annoncé son intention de déposer une proposition de loi pour supprimer l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité.

 

Face à Gilles Bouleau, si Marine Le Pen a d'abord évoqué une "élucubration", elle a tout de même déclaré : "L'exécution provisoire est un moyen d'éviter à quelqu'un de se présenter alors même qu'il n'est pas jugé de manière définitive. Ça devrait être modifié."

 

La cheffe de file du RN sera jugée en appel du 13 janvier au 12 février 2026 dans l'affaire des assistants parlementaires européens du FN et leurs "contrats fictifs". Pour rappel, le 31 mars 2025, le tribunal correctionnel de Paris l'avait condamnée à quatre ans d'emprisonnement dont deux ferme, 100 000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate. [6Medias]

 

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