Immigration : une gestion plus humaine rapporterait plus de 3 milliards d’euros selon France terre d’asile

Samedi 8 Novembre 2025

Migrants en France : une précarité généralisée

Dans une étude publiée vendredi 7 novembre, l’association France terre d’asile indique qu’une gestion plus humaine de la politique migratoire rapporterait bien plus qu’elle ne coûte actuellement. Une conclusion qui contraste avec la répression prévue dans le budget 2026.

 

L’association France terre d’asile a dressé un rapport vendredi 7 novembre, dans lequel elle affirme que l’immigration peut rapporter bien plus d’argent à l’État que ce dernier en dépense pour la limiter. “Une politique migratoire plus humaine et efficace rapporterait 3,3 milliards d’euros par an”, indique le rapport, relayé par l’Humanité.

 

Pour parvenir à cette conclusion, l’organisation s’est appuyée sur cinq points. Retirer l’interdiction de travail pendant six mois aux demandeurs d’asile permettrait de rapporter 139 millions d’euros. Toujours côté emploi, la régularisation de 250 000 travailleurs ferait gagner 2,9 milliards d’euros par an en impôt sur le revenu et cotisations sociales supplémentaires.

 

 

Actuellement, seuls 72 % des demandeurs d’asile sont logés dans des structures dédiées. Les autres sont orientés vers des hébergements d’urgence classiques, plus coûteux et moins adaptés. Développer les places spécialisées reviendrait 14 millions d’euros moins cher par an, estime l’association.

 

Un projet de loi de finances 2026 de plus en plus répressif sur l’immigration

 

France terre d’asile estime aussi que beaucoup d’obligations de quitter le territoire (OQTF) seraient émises “sans prise en compte de la situation des personnes”. Réduire leur nombre et réorienter les moyens vers l’étude des dossiers de séjour permettrait 41 millions d’euros d’économies annuelles. 

 

Enfin, l’association dénonce la politique d’extension des centres de rétention administrative (CRA). Le gouvernement prévoit de passer de 1 959 à 2 299 places d’ici 2026, pour un coût de plus de 600 euros par jour et par place. Une rétention ciblée et limitée pourrait générer jusqu’à 219 millions d’euros d’économies par an.

 

“Notre politique migratoire actuelle est un double gâchis : un gâchis humain, indigne de notre République, et un gâchis financier qui coûte des milliards aux contribuables. Il est temps d’avoir le courage politique de faire rimer nos principes de fraternité avec l’efficacité économique”, affirme Najat Vallaud-Belkacem, présidente de l’ONG.


 

Pour autant, le projet de loi de finances de 2026 prévoit une répression encore plus importante de l’immigration. Les crédits de paiement (CP) de la mission “Immigration, asile et intégration” enregistrent une hausse de 3,83 % par rapport à 2025, dont une grande partie pour le “programme 303 immigration et asile” (+ 4,5 %), tandis que le “programme 104 Intégration et accès à la nationalité française”, qui ne représente déjà que 20 % des crédits totaux, obtient seulement 0,65 % d’augmentation. [6Medias]

 
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