L’un des chefs de file de l’opposition tunisienne Jawhar Ben Mbarek, condamné à 20 ans de prison dans le méga-procès pour « complot », a annoncé le 1er décembre par l’intermédiaire de sa famille avoir « suspendu » une grève de la faim très stricte entamée depuis 33 jours. Il a expliqué dans un message sur Facebook transmis par sa sœur, l’avocate Dalila Mssadek, avoir pris cette décision après de récentes manifestations de la société civile.
Co-fondateur de la principale coalition d’opposition, le FSN (Front de salut national), il a été condamné le 28 novembre en appel à 20 ans de prison (contre 18 ans en première instance) dans le méga-procès pour « complot contre la sûreté de l’État ». Il était jugé aux côtés d’une quarantaine d’autres opposants et personnalités, condamnés à des peines allant jusqu’à 45 ans de prison.
Après une manifestation ayant rassemblé environ 3 000 personnes il y a dix jours et une autre avec plusieurs centaines de manifestants le 29 novembre dernier, Ben Mbarek a estimé que « la rue démocratique vivante a prouvé sa capacité à défendre nos droits et à transmettre les souffrances des détenus politiques ». ...
Spécialiste en droit constitutionnel et ancien conseiller à la présidence du gouvernement, il est poursuivi dans d’autres affaires en vertu du décret-loi 54 sur les « fausses informations » promulgué en septembre 2022 par le président Kaïs Saïed, critiqué par les défenseurs des droits. [Jeune Afrique avec AFP]