Embuscades, mines, enlèvements: au Sahel, les routes de la peur

Lundi 7 Juillet 2025

Au Sahel, les populations jouent leur vie à chaque fois qu'elles empruntent certaines routes de la région, "épicentre du terrorisme" mondial selon le dernier Index mondial du terrorisme, minée par les violences de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. "Environ 70% des événements violents et 65% des décès" en Afrique de l'Ouest et du Nord "se produisent à moins d'un kilomètre d'une route", indique une récente étude de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)...

 

"Les conséquences sont les plus graves dans le Sahel central (Mali, Niger, Burkina), le bassin du lac Tchad et l'ouest du Cameroun", selon la même source. Pour un des coauteurs de l'étude, Olivier Walther, professeur associé à l'Université de Floride (États-Unis), "la dangerosité des routes est directement liée à l’expansion des insurrections jihadistes". 

 

"Les axes de transport sont devenus une cible privilégiée des attaques contre les forces gouvernementales, notamment les convois militaires, et un moyen de pression sur les communautés rurales", notamment via les blocus contre les villes, explique-t-il à l'AFP. 

 

Dans le Sahel central, la Nationale 16 au Mali, qui relie Mopti (centre) à Gao (nord), "est de loin" l’axe de transport le plus dangereux, "totalisant 433 incidents" depuis 2012, précise M. Walther. Au sud de la frontière malienne, "toutes les routes menant à Djibo", au Burkina Faso, sont périlleuses "en raison des blocus imposés à la ville" par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, dit M. Walther. [AFP]

 

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