Une réforme pénale en cours de finalisation en Egypte suscite l'inquiétude des défenseurs des droits humains, qui y voient une légalisation de procédures abusives comme les détentions arbitraires ou les procès expéditifs.
Adoptée par le parlement en avril, cette loi - en attente du feu vert final du président Abdel Fattah al-Sissi - vise selon les autorités à rationaliser la procédure judiciaire, de l'arrestation à l'exécution des peines, tout en renforçant la transparence et la lutte anti-corruption...Mais ses détracteurs disent que la nouvelle disposition entérinera des pratiques répressives érodant le droit à un procès équitable.
Le nouveau texte, qui n'a pas encore été publié dans sa version définitive, permet au parquet, "en cas d'urgence", d'imposer une interdiction de voyage sans limitation de durée et sans attendre de décision judiciaire. Il autorise aussi les perquisitions sans mandat judiciaire "en cas de danger ou de demande de secours", sans préciser ces situations...
Le texte "codifie des pratiques qui se déroulaient déjà hors du cadre légal et les légitime dans une tentative d'améliorer l'image" du pays, estime pour sa part Mahmoud Shalaby, expert d'Amnesty International sur l'Egypte. [AFP]