Discours de politique générale de Sébastien Lecornu : les réactions des partis, le PS ne censure pas

Mardi 14 Octobre 2025

Sébastien Lecornu, le 14 octobre 2025, livre sa déclaration de politique générale devant les députés français

À la suite du discours de politique générale de Sébastien Lecornu, les partis politiques ont réagi aux différentes annonces, déclarant leur soutien ou non au gouvernement. Le PS a indiqué faire “le pari” des débats à l’Assemblée nationale.

 

Sébastien Lecornu a prononcé son discours de politique générale mardi 14 octobre devant l’Assemblée nationale. Il a annoncé plusieurs points du projet de budget 2026, notamment la suspension de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine élection présidentielle ou encore une "contribution exceptionnelle des grandes fortunes".

 

Comment ont réagi les différentes forces politiques de l'hémicycle ? Vont-ils censurer ou non ? Le parti du camp présidentiel, Ensemble pour la République, se dit prêt “à faire des compromis pour qu’un budget soit voté”. Gabriel Attal, à la tête du groupe, a indiqué souhaiter "que le gouvernement réussisse". "Vous vous êtes donné une mission : donner un budget à la France. C'est aussi la nôtre."

 

Marc Fesneau, président du groupe des Démocrates, a lui aussi appelé au compromis pour parvenir à un budget. Il a toutefois estimé que suspendre la réforme des retraites était "un risque pour la pérennité de notre modèle social". Le groupe Horizons, par la voix de Paul Christophe, a également estimé que cette mesure servirait à "offrir une victoire politique aussi symbolique qu'éphémère au groupe socialiste".

 

"Vous nous aviez promis la rupture, et nous aurons la continuité"

 

Éric Ciotti, de l’Union des droites pour la République et allié du RN, a aussi fustigé un rapprochement avec le PS. "Vous êtes désormais, monsieur le Premier ministre, l'otage consentant du Parti socialiste", a-t-il affirmé. Il estime que Sébastien Lecornu a "sabordé la réforme des retraites pour éviter le couperet des urnes", a ajouté que "l’enfer de Matignon va prendre fin bientôt", prédisant ainsi une censure.

 

"Bonjour [...] et dès demain, au revoir, monsieur le Premier ministre", a lancé Sébastien Chenu, député du Rassemblement national. Il estime que Sébastien Lecornu a "ruiné la France" et assure que sa chute va "éteindre la lumière du macronisme". "Vous nous aviez promis la rupture, et nous aurons la continuité, sur la forme et sur le fonds, et sans rien résoudre."

 

Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine, a lui assuré que le parti n’allait pas censurer le nouveau gouvernement. "Nous ne ferons pas partie de ceux qui feront tomber les Premiers ministres. La France a besoin d'un minimum de stabilité", a-t-il affirmé. Le député a insisté sur la nécessité de parvenir à un budget pour l’année 2026.

 

"Un gouvernement subordonné à Emmanuel Macron"

 

La réaction du PS était l’une des plus attendues, puisqu’elle peut faire pencher la balance vers une censure ou non du gouvernement. Boris Vallaud, président des députés, a salué une "victoire" après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites. "C'est la reconnaissance du combat mené par les organisations syndicales", et un premier pas vers son abrogation après l’élection présidentielle de 2027. Il a tout de même dénoncé un budget "insupportable et insuffisant", mais se dit prêt à faire "le pari" des débats à l’Assemblée nationale. 

 

Boris Vallaud ne s’est toutefois pas prononcé sur une censure du gouvernement : la menace plane toujours. "Nous sommes capables de renverser un gouvernement. Nous l'avons fait par deux fois. Nous n'avons qu'une boussole : l'intérêt du pays, l'intérêt des Français." Sur le plateau de BFMTV, le député du PS Laurent Baumel a précisé que le parti n’allait pas voter de motion de censure.

 

"Le peuple ne veut plus de votre politique", a lancé Mathilde Panot, présidente des députés La France insoumise. Sébastien Lecornu a "fait du peuple son ennemi", a-t-elle martelé. "Plus personne ne croit en vous." Son parti a déjà déposé une motion de censure contre le nouvel exécutif, et elle a réitéré ce choix : "Nous ne participerons pas à votre sauvetage. [...] La responsabilité serait de donner un sursis à une politique battue dans les urnes et la stabilité imposerait de céder aux caprices du président."

 

Les Écologistes, eux, ont annoncé par la voix de Cyrielle Chatelain le vote de la censure. "Nous refusons d'assister sans réagir à l'accaparement du pouvoir par Emmanuel Macron", a déclaré la présidente des députés. "Ce n'est pas un gouvernement détaché des partis que vous avez constitué, mais un gouvernement subordonné à Emmanuel Macron." Elle a toutefois indiqué que le groupe voterait en faveur de la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2027. [6Médias]

 
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