Des policiers ont effectué des sommations avec sortie d’arme ce samedi soir à Auch (Gers) pour contraindre le conducteur d’un tracteur à immobiliser son véhicule lors d’une action de dégradation en marge de la mobilisation des agriculteurs, a indiqué la préfecture du Gers.
Vers 22h30, un tracteur équipé d’une épandeuse s’est positionné en travers de la chaussée à proximité de la place de Verdun et a aspergé la façade du journal La Dépêche du Midi, selon les autorités. Malgré les injonctions des forces de l’ordre de cesser son action, le conducteur a entamé une manœuvre en direction des policiers et des gendarmes présents, conduisant ces derniers à renouveler les sommations avec sortie d’arme, précise la préfecture.
Le conducteur a ensuite arrêté le moteur de son engin et a été interpellé. Il a été placé en garde à vue pour « dégradations en réunion » peu avant 23 heures et devait être auditionné dans la nuit. Le calme est rapidement revenu sur place et les manifestants ont procédé au nettoyage de la façade concernée, selon le communiqué préfectoral.
Parallèlement, plusieurs axes routiers restent perturbés même ce dimanche dans le Sud-Ouest par des agriculteurs opposés à la gestion gouvernementale de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
D’après la gendarmerie, des blocages demeurent en place sur l’A75 au Buisson (Lozère) et à Sévérac-d’Aveyron, sur l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne), sur la RN88 à Baraqueville (Aveyron), ainsi que sur la RD824 à Tartas et la D834 à Campet-et-Lamolère (Landes). Les agriculteurs y étaient présents sans bloquer la circulation, selon une source policière.
En revanche, la RD1124 était bloquée dimanche en fin de matinée à Aubiet (Gers), à une vingtaine de kilomètres d’Auch en direction de Toulouse.
Le mouvement de protestation vise la stratégie adoptée par l’État pour contenir la DNC, apparue en France cet été, qui repose sur trois piliers : l’abattage systématique des troupeaux dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction des mouvements d’animaux. Cette politique est contestée par une partie du monde agricole, notamment par la Coordination rurale et la Confédération paysanne.