Cessez-le-feu à Gaza - Le Hamas s’engage à rendre à Israël tous les corps d’otages

Vendredi 17 Octobre 2025

Le Hamas s’est engagé vendredi à rendre à Israël toutes les dépouilles d’otages encore dans la bande de Gaza, mais une équipe de secouristes envoyés par la Turquie pour aider à exhumer des corps enfouis sous les décombres attend le feu vert d’Israël.

 

La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas, entend jouer un rôle dans l’application du cessez-le-feu parrainé par les États-Unis, en vigueur depuis le 10 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

 

Une équipe de 81 membres de l’Afad, l’agence turque de gestion des catastrophes, « attend actuellement à la frontière côté égyptien. Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines », a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes « israéliennes comme palestiniennes ».

 

Selon une source du Hamas, citant des « médiateurs », « la délégation turque est attendue à Gaza dimanche ».

 

Matériel spécialisé

 

Les spécialistes turcs sont équipés de matériel spécialisé, « notamment des chiens de recherche et des dispositifs de détection de signes de vie », généralement utilisés après un tremblement de terre, a précisé le responsable.

 

Le Hamas doit indiquer des emplacements précis où rechercher les otages, dont les corps sont difficiles à retrouver notamment parce qu’ils « peuvent avoir été vêtus de vêtements locaux » pour empêcher leur localisation, a-t-il expliqué.

 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Hamas a réaffirmé « son engagement » envers la « mise en œuvre » de l’accord et à « remettre tous les corps restants » des otages.

 

Il a cependant précisé que ce processus « pourrait prendre un certain temps, car certains de ces corps ont été enterrés dans des tunnels » détruits par l’armée israélienne, « tandis que d’autres restent sous les décombres de bâtiments qu’elle a bombardés ».

 

Israël accuse le Hamas de violer l’accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre.

 

Le Hamas a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza depuis son attaque contre Israël le 7 octobre 2023. Il n’a en revanche restitué depuis lundi que neuf dépouilles sur les 28 qu’il retenait encore.

 

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’est à nouveau dit jeudi « déterminé » à ramener « tous les otages », alors que les familles l’ont appelé « à cesser immédiatement la mise en œuvre de toute autre étape de l’accord », tant que tous les corps ne seraient pas rendus.

 

En échange du retour des dépouilles, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, dont 30 jeudi à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.  

 

Vendredi, des personnes en deuil, portant des drapeaux israéliens, ont pris part à Rishon Lezion, dans le centre-sud d’Israël, au cortège funéraire de l’ex-otage Inbar Hayman, dont le corps a été rapatrié mercredi.

 

Le même jour, des centaines de Palestiniens se retrouvaient dans une mosquée largement détruite de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, pour les premières prières du vendredi depuis le début du cessez-le-feu, a constaté un photographe de l’AFP.  

 

Accès restreints

 

Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints. Après le cessez-le-feu et la libération des otages, Israël doit en principe ouvrir à l’aide humanitaire le point de passage crucial de Rafah, entre l’Égypte et le territoire palestinien.

 

L’ONU, qui réclame l’ouverture immédiate de tous les points de passage, a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.

 

Une étape ultérieure du plan de Donald Trump prévoit notamment le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.

 

L’attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Mais selon plusieurs médias dont Haaretz, un nombre indéterminé de ces morts ont été victimes des tirs de l’armée israélienne suite au déclenchement de la doctrine dite Hannibal. Celle-ci enjoint aux forces de sécurité israéliennes de ne pas laisser des citoyens israéliens aux mains de parties ennemies. Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense dans le gouvernement de Benyamin Netanyahu, a publiquement revendiqué l’exécution de la doctrine Hannibal dans un entretien avec un media israélien.

 

L’offensive israélienne menée en représailles a fait 67 967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas. 

 

Depuis le 21 novembre 2024, le premier ministre israélien est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI). Il est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité - au même titre que son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant - pour leurs actes contre les Palestiniens dans la Bande de Gaza. [IMPACT.SN avec AFP]

 

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