Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, alerte sur une double menace : l’instabilité politique et l’asphyxie progressive des finances publiques. Cette mise en garde sévère sur la crédibilité économique de la France intervient en plein examen du budget 2026.
C'est une nouvelle prise de parole qui est loin de rassurer les Français sur l'avenir économique du pays. Le vendredi 24 octobre, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, s'est exprimé publiquement dans une interview publiée par La Croix.
Cet entretien prend place quelques heures après que l'agence de notation Moody’s a maintenu, vendredi 24 octobre, la note de la France à un double A. Pour le haut fonctionnaire français, la situation dégradée des finances publiques fait courir à la France le risque d'un "étouffement progressif", notamment en raison de la charge des intérêts qui augmente.
"Toutes les agences [de notation] s'alarment de l'instabilité politique et de notre sérieux problème budgétaire", insiste l'ancien directeur général délégué de BNP Paribas. Ce dernier affirme néanmoins que le pays n'est "pas menacé de faillite".
Une dénonciation du risque de "fragmentation durable du paysage politique du pays"
Le risque de "fragmentation durable du paysage politique du pays" doit être sérieusement pris en compte, selon François Villeroy de Galhau. D'après lui, ce phénomène pourrait "nuire au fonctionnement des institutions", avec des gouvernements "continuant à lutter pour obtenir une majorité parlementaire", comme le rapporte Franceinfo.
"Notre problème spécifique est budgétaire", souligne le gouverneur de la Banque de France, en référence à la dette du pays dépassant désormais les 3 400 milliards d'euros. Ce déficit pourrait, selon le haut fonctionnaire, être comblé par une augmentation des recettes et surtout une baisse des dépenses publiques.
Ce dérapage des finances publiques "suscite de sérieuses questions et affecte la crédibilité de la France, donc son influence en Europe", insiste François Villeroy de Galhau auprès de La Croix. [6Medias]