Au Tchad l’inaction face aux conflits agro-pastoraux

Samedi 22 Novembre 2025

Amnesty International a publié jeudi 20 novembre 2025 un rapport révélant que les autorités tchadiennes n'ont pas protégé les victimes des affrontements armés entre éleveurs et agriculteurs. Ce manquement soulève des inquiétudes quant au respect des droits humains fondamentaux, notamment le droit à la justice et aux réparations pour les victimes. ... 

 

Le rapport documente sept cas de violence entre éleveurs et agriculteurs qui, entre 2022 et 2024, ont causé la mort de 98 personnes et fait une centaine de blessés. Des centaines de familles se sont aussi retrouvées sans domicile ni source de revenus. Pire encore, selon les données des Nations unies, au cours des dernières années, ces violences auraient causé la mort de milliers de personnes, illustrant ainsi une crise humanitaire préoccupante. Toujours selon Amnesty International, les autorités tchadiennes "échouent à protéger les citoyens de manière adéquate". ... 

 

Des émoignages recueillis par A.I indiquent que "certains administrateurs locaux possèdent du bétail et le confient à des éleveurs armés." Cette situation qui "compromet la neutralité administrative", ajoute l'organisation. ... 

 

Lors d'une récente rencontre organisée à Doba, réunissant les chefs de cantons, les sultans et les chefs de ferrick (chefs traditionnels des éleveurs, ndlr), des recommandations ont été formulées pour tenter d'apporter des solutions. Il a été suggéré notamment de créer des forêts communautaires autour de chaque village. 

 

De plus, le développement d'une agriculture moderne a été recommandé, tout en favorisant une pratique durable et respectueuse de l'environnement. Enfin, il a été décidé d'instaurer une interdiction formelle de la déforestation, dans l'espoir d'une éventuelle compensation pour les communautés affectées. [DW]

 
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