Des centaines de personnes ont manifesté samedi après-midi à Paris pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien, à l’appel de plusieurs collectifs pro-palestiniens.
Par voie d’un communiqué diffusé avant la manifestation, le collectif EuroPalestine avait appelé à faire entendre un cri d’urgence face à l’horreur qui se poursuit à Gaza et à la violence coloniale en Cisjordanie. Le rassemblement s’est tenu à 14 heures locales, place du Châtelet, dans le centre de la capitale.
Brandissant drapeaux palestiniens, pancartes dénonçant les bombardements, les déplacements forcés et la famine à Gaza, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Palestine vivra, Palestine vaincra » ou encore « Non à la colonisation ».
Plusieurs interventions au micro ont dénoncé l’inaction de la communauté internationale, la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les souffrances infligées à la population civile à Gaza malgré le cessez-le-feu d’octobre. Une manifestante a affirmé : « On ne peut pas se contenter d’un cessez-le-feu quand les enfants meurent de faim et de froid dans les ruines ».
Le cortège, encadré par les forces de l’ordre, s’est déplacé pacifiquement dans les rues du centre parisien. Aucun incident n’a été signalé.
Les organisateurs ont insisté sur la nécessité d’un soutien politique plus fort, exigeant que la France suspende toute coopération militaire avec Israël et reconnaisse immédiatement l’État de Palestine. « Tant que la colonisation continue, il ne peut y avoir ni paix ni justice », a déclaré un manifestant.
Cette mobilisation intervient alors que plusieurs rapports des Nations unies alertent sur une crise humanitaire persistante dans la bande de Gaza et une recrudescence de la violence de colons en Cisjordanie. Elle s'inscrit aussi dans un contexte de mobilisation plus large à travers l’Europe et les États-Unis, où de nombreuses manifestations similaires ont été organisées ces dernières semaines.
Pour rappel, depuis le déclenchement de la guerre israélienne en octobre 2023, suite à une attaque meurtrière attribuée au Hamas, les institutions judiciaires internationales sont saisies.
La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment l’usage de la famine comme « arme de guerre ».
La Cour internationale de Justice, de son côté, a estimé dès janvier 2024 qu’il existait un « risque réel et imminent de génocide » à Gaza, ordonnant à Israël de prévenir tout acte allant dans ce sens et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
Même après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu en octobre 2025, des voix de la société civile et des organisations de défense des droits humains alertent : les bombardements, les restrictions à l’aide humanitaire, les expulsions et destructions se poursuivent dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie. La poursuite des violences et des colonisations montrent que la crise humanitaire demeure grave et que les populations palestiniennes restent exposées.
Plus de 70.000 personnes, dont la majorité sont des enfants et des femmes, ont été tuées dans les attaques israéliennes contre la bande de Gaza depuis octobre 2023. [AA]