210 000 euros sur quatre ans : le détail des notes de frais d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris

Jeudi 18 Septembre 2025

Anne Hidalgo, maire de Paris

12 687 euros de voyages à Tokyo, 6 320 euros de robes Dior, 3 067 euros pour un manteau Burberry… Une association obtient les tickets des notes de frais de la maire de Paris au terme d’une longue bataille juridique. Des montants qui suscitent de vives réactions.

 

210 000 euros (environ 138 millions de francs CFA) entre 2020 et 2024. C’est le montant des notes de frais que le cabinet de la maire de Paris a fini par transmettre à l’association Transparence citoyenne au terme d’une bataille juridique longue de plusieurs mois. Consultées par Médiapart, les notes ont été rendues publiques mardi 16 septembre.

 

D’abord, ce sont les “frais de représentation” consultés par le média en ligne qui font bondir la note. Ces frais recouvrent essentiellement des dépenses en vêtements. Médiapart énumère “deux robes Dior en 2024, pour un total de 6 320 euros, un manteau Burberry à 3 067,50 euros en 2023, une blouse Dior à 1 120 euros en 2021 et une veste Burberry à 1 087 euros en 2020”.

 

Deuxième dépense faramineuse pour Anne Hidalgo : les voyages. Médiapart en cite trois parmi les plus coûteux : un voyage au sommet de l’ambition climatique en 2023 à l’ONU à New York à 9 810 euros, une rencontre avec la maire de New York à nouveau, cette fois en 2022 pour un total de 10 034 euros, et son voyage à Tokyo en 2021 pour les Jeux paralympiques qui coûte à la mairie 12 687 euros. 

 

Les voyages avaient déjà été un sujet de polémique pour Anne Hidalgo, notamment lors de son déplacement à Tahiti qui avait coûté 60 000 euros. La maire de Paris avait entretenu le flou entre sa mission pour les Jeux de Paris consistant à visiter le site de l’épreuve de surf à Teahupoo et un voyage familial pour voir sa fille sur place.

 

“La maire de Paris incarne la France à l’étranger”

 

Contacté par Médiapart, le cabinet de la maire de Paris a répondu que “la maire de Paris incarne la France à l’étranger”. “Elle se doit de représenter la culture française et la haute couture, à l’instar de la première dame ou des ministres. Mais il ne s’agit pas là de robes à 10 000 euros. En plus, elle les réutilise”, expliquait son entourage au Journal du dimanche, cité par Médiapart.

 

Par ailleurs, le cabinet d’Anne Hidalgo assure au Parisien que “les frais de représentation de la maire de Paris et des maires d’arrondissement sont encadrés” et ajoute que “l’URSSAF n’a émis aucune observation, confirmant la validité et régularité de notre process”.

 

« Le Conseil de Paris n’a jamais voté de mandat spécial pour ces déplacements »

 

Depuis la publication des notes de frais, l’opposition a vivement réagi. Sur X, Aurélien Véron (LR), conseiller de Paris dans l’opposition, s’insurge.Paul Hatte d’Union capitale parle d’une “hallucination”. 

 

“Avec nos impôts messieurs dames. Je rappelle : aucun entrepreneur ni commercial n’a le droit de déclarer ses costumes comme une charge professionnelle. De quel droit nos impôts paieraient tout ça ?” demande-t-il.

 

Médiapart précise toutefois que le cabinet de la maire estime que l’association Transparence citoyenne, ayant sollicité la publicité des documents, “est financée par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin” et la juge “proche de l’extrême droite”.

L’association a effectivement touché 10 000 euros du fonds Périclès du milliardaire proche de l’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, mais le fondateur de Transparence citoyenne affirme que ce soutien financier serait sans contrepartie et demande ce type de documents à des édiles de tous bords politiques. 

 

« Nous sommes par exemple en litige avec le maire Rassemblement national de Perpignan Louis Aliot et nous avons enquêté sur Robert Ménard », confie-t-il à Médiapart. [6Medias]

 

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