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Une star, le peuple !

Lundi 25 Février 2019

Comme à son habitude depuis plusieurs décennies, le peuple sénégalais a démontré encore une fois la très grande maturité politique et citoyenne dont il est capable en une grande occasion comme l’élection présidentielle, surtout celle-là de 2019.
 
En dépit des incompétences accumulées par les autorités dans la conception et la mise en œuvre d’un processus électoral conduit de manière unilatérale, malgré la gravité des cafouillages constatés le jour du scrutin ayant entraîné l’exclusion de milliers d’électeurs laissés en rade, les électeurs ont comme qui dirait remis les pendules à l’heure. Le peuple est souverain tant qu’on est en démocratie.
 
Le vote massif d’hier 24 février est une indication de plus sur l’impérieuse nécessité pour la classe politique de se hisser au niveau de la citoyenneté décomplexée qui s’est exprimée à travers les urnes. Discipliné, déterminé, sûr de sa puissance, le peuple sénégalais a clarifié ce qu’il attend de ses gouvernants : la prise en charge de ses préoccupations fondamentales, d’une part, et l’élévation du niveau qualitatif de la démocratie, par ailleurs. Il n’est plus acceptable à ses yeux de continuer à installer le pays dans des zones de turbulences politiciennes dont les soubassements résident dans le dessein maladif d’en tirer des dividendes partisans au détriment de l’intérêt national.
 
Ce peuple souhaite ardemment que cessent les manipulations du fichier électoral, les déplacements frauduleux d’électeurs à leur insu, les soustractions ou rajouts d’électeurs en dehors des périodes de révisions légales. Ces exigences sont la condition sine qua non d’un aggiornamento démocratique seul en mesure de balayer les ambiguïtés fondamentales qui balafrent le visage de notre démocratie.
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 25/02/2019 16:31
"Le peuple est souverain tant que l'on est en démocratie" écrivez vous...
Dans une démocratie, le président nouvellement élu abandonne son poste de président d'une formation politique (ou d'une coalition), pour devenir le Président de tous son peuple, sympathisants ou opposants;
Dans une démocratie, le Président nouvellement élu, accepte et respecte ses opposants, acceptant le principe que l'on ne peut pas plaire à tous le monde.
Dans une démocratie, le Président nouvellement élu accepte les règles du jeu, de la démocratie m^me, à savoir qu'il n'a des pouvoirs, que ceux que lui donne la constitution, et il accepte et respecte les contre pouvoirs, que sont la justice, la presse, les organes de contrôles tels que la Cour des comptes, ou comme au sénégal par exemple, l'OFNAC, et autres organes de contrôle, évidemment totalement indépendant du pouvoir en place (ou de quelque pouvoir que ce soit, d'ailleurs).
Dans une démocratie, le président nouvellement élu n'en profite pas pour placer sa famille, ses copains ou ses coquins, à des postes stratégiques, sauf bien sur si ces personnes présentent des qualités telles, qu'ils seraient sinon irremplaçable, pour le moins indispensables en raison de leur qualité professionnelle ou intellectuelle.
Dans une démocratie, le Président nouvellement élu, n'en profite pas pour tricoter sans cesse la constitution, afin d'en faire un costume à sa taille et à son avantage: il fait avec ce que ses prédécesseurs lui ont légué, sauf à procéder à certains réajustements, rendus nécessaires par les circonstances du temps, mais avec le consensus de toute la classe politique, et éventuellement assentiment du peuple.
Dans une démocratie, le Président a pour devoir impérieux, d'organiser, le moment venu, des élections libres et indépendantes, où le peuple, souverain, exprime par son vote la volonté de choisir ses dirigeants.
Dans une démocratie, le Président nouvellement élu, doit faire preuve de valeurs essentielles, à savoir le sens de l'honneur et de la probité: il s'interdit bien évidemment d'attirer à lui, contre espèces sonnantes et trébuchantes, des hommes politiques venant d'un groupe opposé, afin de semer la perturbation dans les rangs de son opposition: ne serait ce que parce que les cédants nprouvent, en acceptant, qu'ils n'ont aucun sens de l'honneur et de la probité, valeurs essentielles pour être un homme -ou une femme- politique..
Dans une démocratie, le Président ne "bricole" pas les élections législatives, pour les tourner à son avantage, afin d'obtenir une assemblée ultra majoritaire, composée essentiellement de députés godillots, qui ne font qu'obéir aux ordres donnés (par le président lui même)
Dans une démocratie, le Président élu et comptable des deniers publics: il doit pouvoir justifier, à tout moment, et au franc près (ou à l'euro, au dollard, ect...) des fonds publics qui ne lui appartiennent pas, mais appartiennent au peuple.
Dans une démocratie, le Président élu n'autorise pas son premier ministre à publier des résultats d'élection, avant même que l'organe chargé de le faire, d'une manière strictement indépendante, n'a elle même publié les résultats officiels.
La question était: si il n'y a pas de démocratie, qu'est ce qu'il y a?
et bien tout simplement LA DICTATURE.
La réponse est donnée par 57% des lecteurs. On fera mieux, lorsque le pire sera venu, ce qui ne saurait tarder.
Me François JURAIN

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