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TER, le Projet autoritaire d’un Président dominateur.

Mardi 28 Décembre 2021

Blâmé, chahuté, vilipendé, le Train express régional sénégalais (TER) a bien fini par sortir de terre et des entrailles technologiques de plusieurs grandes entreprises françaises dont SNCF, Thalès, Engie, etc. Il coûtera aux contribuables sénégalais la faramineuse somme de 780 milliards de francs CFA (1,2 milliard d’euros, 1,346 milliard de dollars US environ) hors taxes et hors douane. Un montant avancé par des partenaires financiers du Sénégal (Banque islamique de développement, Banque africaine de développement, Agence française de développement, Banque publique d’investissement France, Etat du Sénégal, etc.).
 
Politiquement et juridiquement, notre pays s’est donc doté d’un nouveau patrimoine national, un bijou technologique à préserver et dont le modèle principiel devrait profiter à tous les Sénégalais à partir de n’importe quel endroit du territoire, au nom du sacro-saint idéal de l’accès de tous aux services sociaux de base. A cet égard, le Train express régional est un pas dans la résolution souhaitée - mais lointaine - du casse-tête de la mobilité des populations et des goulots d’étranglement induits par le transport dans Dakar et sa région. Si tout le bien qu’en disent les autorités sénégalaises se concrétise, le Ter sera un formidable outil d’épanouissement pour des milliers de compatriotes devenus prisonniers des désordres, incompétences et indisciplines agrégés dans le secteur des transports depuis plusieurs décennies.
 
Avec le temps, disparaîtront sans doute les griefs et fulgurances négatives qui ont accompagné la mise en œuvre du Train express régional. Néanmoins, moult questions liées au Ter n’ont rien perdu de leur pertinence avec sa mise en service en grandes pompes. Son opportunité fondamentale et son caractère prioritaire face aux besoins essentiels du Sénégal dans le domaine de la mobilité des personnes et des biens restent à démontrer : il sera difficile d’y parvenir. Une non transparence à peu près totale entoure son coût réel et les modalités de son exploitation entre le Sénégal et les entreprises françaises : seule une publication in extenso des contrats signés et documents annexes peut attester de la bonne foi de l’Etat du Sénégal et rassurer les sceptiques. Des avenants invisibles à moins qu’ils n’aient été estampillés ‘’confidentiel’’ ou simplement inexistants. Mais dans tous les cas, le Ter est tiré, il faut le boire. Il est à nous tous !
 
Aujourd’hui qu’il a pris son envol, le Train express régional est à placer dans les actifs politiques du Président Macky Sall. En dépit des couacs et impairs temporels ayant jalonné les chemins du projet, il est allé au bout de ses propres idées pour doter le Sénégal d’un outil moderne de transport, et de celles du Président Emmanuel Macron soucieux lui aussi de soutenir une industrie française en quête de débouchés commerciaux dans un marché mondial impitoyable. Certes, les Etats n’ont pas d’amis à part les intérêts qui les lient, mais rien n’empêche aux Présidents qui s’entendent comme larrons en foire de s’arranger entre eux… Sous cet angle, le TER peut être considéré comme un projet politique autoritaire réalisé par un Président autoritaire décidé à frapper les esprits des Sénégalais, mais aussi à donner un coup de pouce à un homologue étranger dans le besoin.
 
Dans l’histoire contemporaine, les régimes impérieux ont très souvent brillé par leurs capacités à réaliser des infrastructures publiques gigantesques pour, d’un autre côté, masquer ou faire oublier leurs carences dans des domaines plus compliqués comme l’administration de la justice, la gouvernance, la transparence, la séparation des pouvoirs… Le Président Macky Sall a d’office sa place dans cette classification. Avant son élection en 2012, il avait promis de faire faire des pas de géants à la démocratie sénégalaise. Dix ans plus tard, le pays et sa démocratie sont plus proches de la privatisation par la domination absolue qu’il exerce sur toutes les structures institutionnelles et administratives de l’Etat. Mais il va de soi que tout cela est fait pour le bonheur et le bien-être des Sénégalais! 
 
 
 
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1.Posté par FRANCOIS JURAIN le 01/01/2022 13:02
Ne boudons pas notre plaisir, le TER est là, vive le TER! Effectivement, par la beauté de ses trains, la magnificence de sa gare, somptueusement restaurée, on peut considérer qu'il s'agit là d'un joyau de la couronne du roi Macky.! Ce n'est pas pour rien que, pour l'inaugurer, ce TER, il a fallu deux séances d'inauguration!
Pour sûr, il continuera d'épater le badaud venu d'ailleurs, et de féliciter le SENEGAL d'avoir un Président pareil, qui "fait avancer à pas de géant" le pays dont il est Président depuis dix ans, et encore, pour quinze ans, comme la constitution le lui interdit.
Et je comprend que l'on puisse être émerveillé: superbe gare, ensuite, belle autoroute, encore, bien placée sur le bord de l'autoroute à DIAMINADIO, salle de concert, (futur) stade olympique ou je ne sais quoi...Ca c'est pour le costume, mais pour les sous vêtements, ce n'est pas tout à fait la même chose.
Concernant le confort des sénégalais, je suis pour n'importe quel moyen de transport, tant ne serait ce que le trajet de DAKAR à RUFISQUE et inverse est douloureux, à la limite de l'inhumain.
J'avais volontairement fait l'expérience, pendant près de deux ans, de relier RUFISQUE à DAKAR, et versa, avec les cars DEM DICK, qui étaient déjà un énorme progrès, pour me rendre compte de la qualité de vie des sénégalais. ma conclusion fut sans appel: les conditions de vie des sénégalais n'est pas dure, elle est très dure! Car enfin, celui qui n'a pas pris la ligne 15 pour aller de DAKAR à RUFISQUE ne peut pas comprendre: deux heures minimum, debout, par une chaleur intense, avec un autobus dont les amortisseurs devaient être une option qui n'a pas été choisie, je peux comprendre que beaucoup, épuisés, s'asseyaient par terre pour dormir un peu. Pour moi, ce n'était pas trop grave, je pouvais dormir dans un lit confortable, et surtout rester chez moi le lendemain pour me reposer. Pour mes compagnons de voyage, ce n'était pas la même chanson: le lendemain matin, il fallait remettre ca, et le soir aussi...Donc, DAKAR - RUFISQUE en 35mn, dans un confort "à l'occidentale": bravo, sa majesté! et merci encore!
Mais il est intéressant d'y regarder de plus près...
Que le choix se soit porté sur des entreprises françaises ne me choque pas, puisqu'aucune entreprise sénégalaise ne peut construire des trains, et assumer des travaux de cette envergure. Il est vrai que ces entreprises n'ont pas forcément bonne réputation, et sont régulièrement épinglées pour des problèmes de pot de vin, de corruption, j'en passe et des meilleures, mais il est impossible que cela puisse arriver au SENEGAL, puisque le Président roi, a fait de la chasse à la corruption, et de la gouvernance vertueuse, son cheval de bataille et sa priorité, et effectivement, on voit ce que cela a donné depuis bientôt dix ans: donc, au moins, de ce côté là, nous sommes tranquille;;;
Le but à atteindre est le désengorgement de DAKAR, et de ne plus avoir à faire, comme c'est le cas en ce moment aux alentours de 17 heures, quelque soit le jour, 200mètres en 1 heure et demie (dernier record constaté récemment après un mois d'absence, ce qui prouve si besoin était que le problème s'aggrave de jour en jour.
Si l'on m'avait posé la question: "que faut il faire pour réduire, voire éviter les embouteillages et la circulation dans DAKAR,?", je confesse humblement que je n'aurai pas répondu: le TER. Normal, car je ne suis pas Président-roi à durée de mandat à géométrie variable. Non, j'aurai d'abord pensé à des solutions simples et qui m'apparaissent logiques, telles que: Obligation pour les véhicules de passer un contrôle technique qui soit un vrai contrôle technique, avec tolérance zéro, et sanctions à la hauteur pour non seulement corruption des agents, mais également tentative de corruption (amende et confiscation du véhicule, pour les uns, radiation définitive de tous services d'état pour les autres, par exemple)
J'aurai pensé à obliger les gens à se rendre dans une auto-école, pour passer un vrai examen de permis de conduire, ce qui implique que les gens qui ne savent pas lire doivent déjà commencer par apprendre à lire, ce qui est indispensable pour lire ne serait ce que les panneaux (il n'y a pas que des images, sur les panneaux) que j'aurai fait implanter en nombre, là ou c'est nécessaire,
J'aurai revalorisé la profession de policier, déjà en leur versant un salaire décent, leur évitant ainsi d'être "obligés" de racketter les automobilistes pour des motifs futiles (j'ai entendu dire que cela existe,?) qu'ils verbalisent tous les automobilistes qui font une infraction au code de la route -je leur enseignerai déjà le code de la route- et la seule consigne serait: tolérance zéro. Par exemple, pour un scooter qui roule sans casque (conducteur et passager), ou qui roule sans plaque d'immatriculation, ce qui est interdit: une jolie amende de 150.000FCFA, immobilisation de la machine jusqu'au règlement de l'amende, et retrait du permis de conduire pendant deux mois. Pour les feux rouges grillés, idem. Ce ne sont là que des exemples, et l'on peut compléter la liste.
Mais pour ne pas faire porter le chapeau que par les usagers, j'améliorerai la circulation en implantant des signaux, des feux tricolores, et surtout j'apprendrai aux policiers à faire la circulation, car c'est un métier, qui n'a strictement rien à voir avec la gymnastique des policiers que l'on peut voir, et qui signifie: passez! seul problème, c'est que l'on ne comprend pas toujours le sens.
Pour résumer, assurer une compétence d'un côté, et imposer une discipline de l'autre. De gré, c'est impossible, il faut donc agir de force, c'est à dire par la sanction, forte pour qu'elle soit efficace, et ca, ce sont des mesures que peut prendre un Président lorsqu'il effectue son dernier mandat tant elles sont impopulaires, mais indispensables (peut être 2029-2034,?)
Pour atteindre le but fixé, attardons nous aussi sur les usagers de ce magnifique TER:
DAKAR-RUFISQUE: 1000FCFA, soit 2000FCFA par jour, sur cinq jours cela fait10.000fcfa, sur quatre semaines, cela fait 40.000FCFA par mois: difficile à assumer, lorsque le salaire moyen flirte avec les 120.000FCFA/mois....Bon, mais peut être que les tarifs ont été fixés suffisamment haut, pour que notre Président-roi ait l'occasion d'intervenir (juste avant une élection, par exemple), et tel zoro avec son épée, "impose" un tarif beaucoup plus en adéquation avec la réalité du terrain", qui sait??? Pour l'instant, cela parait trop cher et trop compliqué pour les sénégalais, et je les comprend.
Bon, alors résumons: le train, il est superbe, comme la salle Arena, comme le futur stade à 50.000 places. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sur la photo, c'est magnifique. Dans les finances publiques, si l'on y regarde de plus près, ca l'est moins:
Car enfin: la salle Arena, déficitaire; le stade à 50.000 places sera aussi déficitaire: tous les stades sont déficitaires, c'est pourquoi ils confient la gestion à l'entretien à des sociétés privées, ce qui n'apparait pas être le cas ici; Le TER: tout indique qu'il sera déficitaire, car soit on maintien les tarifs tel quels, et il y aura défection, soit on baisse les tarifs, mais alors c'est la rentabilité qui sera atteinte...Tout cela s'ajoute à une compagnie aérienne, également déficitaire, pour ne pas dire plus, et obligée pour être concurrentielle d'investir énormément. Il y a une petite chose, qui s'appelle LA DETTE, qui commence à inquiéter bon nombre d'économistes, et surtout de bailleurs de fonds!
Alors, il n'est pas beau notre TER?: je répond oui, il est superbe!
A propos,, ou en sommes nous avec le taux d'illettrisme dans le pays? et le taux de pauvreté? Il n'a toujours pas changé depuis dix ans? C'est bizarre, ca...Et les écoles, les hôpitaux, en état de délabrement avancé? Vous me demandez quel rapport avec le TER, Non...je disais ca comme ca, en passant...
Me François JURAIN

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