La facture d’électricité des administrations sénégalaises s’élevait à 71,6 milliards de francs Cfa, en 2023, a indiqué, lundi, le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Cheikh Niane.
« Pour le cas spécifique des administrations, la facture d’électricité continue d’augmenter et a atteint 71,6 milliards de francs CFA en 2023 », a-t-il fait savoir lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de renforcement de capacités des directeurs de l’administration générale et d’équipement (DAGE) et assimilés sur l’économie d’énergie.
Il a expliqué que l’objectif de cet atelier est de « renforcer les capacités des DAGE et assimilés des ministères et structures publiques du Sénégal sur l’économie d’énergie et la réduction de la facture publique d’électricité ».
Selon lui, les consommations nationales d’électricité connaissent toujours « des augmentations (…) avec 583 GWh de plus entre 2022 et 2023 ».
Cheikh Niane estime « très possible de contenir ces tendances à des niveaux beaucoup plus bas, avec le déploiement plus rapide de programmes d’envergure dans le domaine de l’électricité ».
En présidant le 30 août dernier un conseil interministériel sur l’économie d’énergie dans les services de la fonction publique d’Etat, le premier Ousmane Sono avait avancé ce même chiffre - 71 milliards de francs CFA - comme montant de la consommation d’électricité des administrations publiques pour l’année 2023.
« C’est énorme ! Imaginez que l’on parvienne à atteindre 20 ou 25 % de réduction de la consommation d’électricité, c’est alors une somme de 20 milliards de francs CFA que l’Etat pourrait économiser », avait-il indiqué à l’endroit des ministres présents à cette rencontre.
Soulignant la nécessité de faire entrer « les gestes d’économie » dans le quotidien des agents de l’Etat, le premier ministre avait fait publier une circulaire prohibant l’usage de matériels jugés autant « inutiles » que dévorateurs d’énergie électrique.
Cet aspect a été d’ailleurs signalé par le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines. Selon lui, le potentiel national d’économie d’énergie est évalué à environ « 36% pour notre pays, rien que sur le sous-secteur de l’électricité ».
Cheikh Niane a aussi relevé que le potentiel de réduction de la facture d’électricité de l’administration, avec seule l’optimisation des contrats d’abonnement est évalué à « près de 15% ». Et avec l’intégration des autres mesures d’efficacité et de gestion énergétique, le niveau « peut atteindre 40 à 45% ».
A cet égard, il a souligné l’urgence de mettre à l’échelle les différents projets et programmes en cours de développement avec l’AEME (Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie). Cela permettra de « réduire plus amplement la facture d’électricité de l’État tout en rationalisant les consommations d’électricité de tous les acteurs pour lutter contre les gaspillages et les abus ».
La déléguée générale de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME), Mame Coumba Ndiaye, a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de « collaboration durable avec l’ensemble des administrations du pays pour mieux maîtriser les consommations et dépenses énergétiques ».
« Elle constitue, selon Mme Ndiaye, une étape parmi tant d’autres à venir au regard des différents chantiers qui nous attendent dans ce domaine ».
« L’atelier de ce jour s’inscrit dans cette dynamique d’application de ces décisions pour partager les différentes possibilités technologiques, comportementales de diversification et de gestion énergétique qu’offre la maîtrise de l’énergie pour répondre à ces préoccupations », a ajouté Mame Coumba Ndiaye. [IMPACT avec APS]