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Un "différend familial" à l'origine de la tuerie de l'église du Texas

Mardi 7 Novembre 2017

Les enquêteurs semblaient convaincus lundi que le massacre commis la veille dans une église du Texas, où 26 personnes dont plusieurs enfants et une femme enceinte ont péri sous les balles d'un ancien militaire américain, trouve son mobile dans un simple différend familial.

Plusieurs victimes se trouvaient toujours à l'hôpital plus de 24 heures après la tuerie, l'une des pires dans l'histoire contemporaine des Etats-Unis. La fusillade a été perpétrée par Devin Patrick Kelley, un homme blanc de 26 ans évincé de l'US Air Force après un passage en cour martiale en 2012 et reconverti en agent de sécurité.

L'enquête n'a pas encore permis de déterminer avec certitude pourquoi l'ancien caporal, qui s'était par le passé rendu coupable de violences envers son ex-femme et son enfant, a choisi la First Baptist Church de Sutherland Springs, petite bourgade bien texane à l'est de San Antonio, pour commettre l'irréparable.

"Il y avait un différend dans cette famille", a toutefois avancé lundi Freeman Martin, un responsable des forces de l'ordre du Texas, expliquant que la belle-mère de Devin Patrick Kelley fréquentait cette église.

Selon CNN, qui cite plusieurs amis de la famille, la grand-mère de la femme du tireur a été abattue dans l'église aux murs blancs typique de cette région.

L'équipée sanglante de Devin Patrick Kelley a débuté vers 11H20, pendant l'office religieux du dimanche, lorsqu'il est entré dans le lieu de culte tout de noir vêtu, protégé par un gilet pare-balle et armé d'un fusil semi-automatique AR-15.

- 'Du sang partout' -

Le tueur, connu pour ses positions farouchement anti-religieuses et athées, tue notamment un bébé de 18 mois, un garçonnet de deux ans, ou encore une personne âgée de 77 ans, et blesse au moins 20 personnes.

Un voisin, armé du même fusil AR-15, s'oppose alors au tireur qu'il blesse avant que ce dernier prenne la fuite à bord de son SUV blanc, laissant derrière lui son arme.

S'ensuit une course-poursuite d'une dizaine de minutes, le voisin en question, Stephen Willeford, ayant demandé au chauffeur d'un pick-up qui faisait le plein à proximité de prendre en chasse le véhicule.

"Il y a des échanges de coups de feu, je pense, pendant qu'ils étaient sur la route, puis (le tireur en fuite) a eu un accident. Nous pensons qu'il avait à ce moment là une blessure par balle qu'il s'est infligée lui-même", a expliqué le shérif du comté, Joe Tackitt, à la chaîne CBS.

Une autopsie en cours doit permettre de déterminer si Devin Patrick Kelley s'est bien suicidé.

David Casillas, un riverain de 55 ans arrivé devant l'église peu après la fusillade, a filmé la suite sur son téléphone. "Il y avait encore des paroissiens qui sortaient de l'église, avec du sang partout sur eux", raconte-t-il à l'AFP. "Tout le monde était choqué, personne ne parlait. Ils se tenaient la tête et essayaient de comprendre ce qui s'était passé."

- 'Pas une question d'armes' -

Lundi soir, "trois adultes et trois enfants restent à l'hôpital et ils sont dans un état qui va de grave à très critique", a expliqué Brian Eastridge, de l'hôpital universitaire de San Antonio où sont soignées une partie des victimes, lors d'une conférence de presse.

Parmi les 26 morts figurent notamment huit personnes d'une même famille dont une femme enceinte de cinq mois et trois de ses enfants. La fille du pasteur de l'église, âgée de 14 ans, a également été tuée. "Un enfant spécial, absolument magnifique", a déclaré le pasteur Frank Pomeroy, lunettes noires sur les yeux et peinant à retenir son émotion.

La tuerie, la pire dans l'histoire du Texas, n'a en tout cas que timidement relancé l'éternel débat américain sur la régulation de la circulation des armes à feu, que le président Donald Trump a voulu tuer dans l'oeuf.

"La santé mentale est le problème ici (...). Ce n'est pas une question liée aux armes", a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe à Tokyo, dénonçant une fusillade "terrifiante" et un "acte diabolique".

Devin Patrick Kelley, qui avait été dégradé au rang de simple soldat et renvoyé de l'armée de l'air il y a plusieurs années, vivait en périphérie de San Antonio, une des grandes villes du Texas.

Chaque année, plus de 33.000 décès liés aux armes à feu sont recensés aux Etats-Unis --dont 22.000 suicides--, selon une récente étude. Le débat sur la réglementation des armes, particulièrement conciliante, est relancé à chaque fusillade.

Mais peu de mesures concrètes ont été prises pour tenter d'endiguer ce phénomène, principalement en raison du poids de la National rifle association (NRA), le puissant lobby des armes.
 
 
 
 
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