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Syrie: 53 morts dans des frappes aériennes sur un marché, selon l'OSDH

Mardi 14 Novembre 2017

Beyrouth - Au moins 53 personnes, dont une majorité de civils, ont été tuées lundi dans des raids aériens sur un marché d'une localité rebelle, dans une zone de désescalade du nord de la Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plus tôt dans la journée, cette ONG avait affirmé que 29 civils, dont cinq enfants, avaient perdu la vie dans la ville d'Atareb, sans être en mesure de préciser si ces frappes aériennes avaient été menées par des avions du régime du président syrien Bachar al-Assad ou de son allié russe.

Les sources sur lesquelles se base l'OSDH identifient les auteurs des frappes en fonction du type d'avion, de leur localisation et des munitions utilisées.

Atareb, située dans l'ouest de la province d'Alep et contrôlée par différents groupes rebelles, a été la cible de trois frappes aériennes, a précisé l'ONG, estimant que le nombre de morts pourrait être revu à la hausse en raison du grand nombre de blessés dont certains dans un état grave.

Après ces raids, un photographe collaborant avec l'AFP a fait état de scènes de panique parmi les habitants tentant d'évacuer les blessés. Les destructions sont massives, avec des décombres de bâtiments jonchant les rues, a-t-il rapporté.

Au milieu des gravats, des hommes de la protection civile se sont joints aux habitants pour venir en aide aux victimes. Parmi ces habitants, un homme, bonnet sur la tête, tenait dans ses bras un jeune enfant en pleurs, vêtu d'un pull rose et un pied dénudé, a constaté ce photographe.

Dans un autre endroit, parmi les corps alignés sur le sol, les dépouilles partiellement recouvertes de trois enfants, les visages tachetés de sang.

Sur le marché, d'autres habitants, manifestement hébétés, se tenaient devant les étals de fruits et légumes encore visibles sous une pellicule de poussière.

Quatre zones de désescalade ont été instaurées dans plusieurs régions syriennes, et des cessez-le-feu y sont en principe observés entre les forces du régime et les rebelles.

Une de ces zones comprend la province d'Idleb --la seule dans le nord-ouest syrien à échapper au régime-- mais aussi une partie des provinces voisines de Hama (centre), d'Alep (nord) et de Lattaquié (ouest).

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont prôné lundi à Sotchi une avancée du processus politique en Syrie pour mettre fin à la violence.

Bien que la Russie soit un allié du régime de Damas à l'inverse de la Turquie qui soutient des rebelles, les deux pays ont travaillé ensemble ces deux dernières années pour mettre fin à la guerre, notamment par le biais du processus de paix d'Astana, au Kazakhstan, dont ils sont les parrains avec l'Iran.

Ces efforts communs ont notamment abouti à la mise en place de zones de désescalade dans certaines régions de la Syrie, permettant une diminution des violences sans jamais les faire cesser complétement.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

En dépit de la reprise d'Alep, l'ancienne capitale économique syrienne, par le régime de Bachar al-Assad l'an dernier, des groupes rebelles maintiennent une présence dans l'ouest de la province du même nom.
 
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