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Paix, sécurité, stabilité: l’imam Habib Ly appelle les Sénégalais à prendre conscience de «leur chance»

Mercredi 28 Juin 2017

Dans une sous-région en proie aux déstabilisations violentes, l’imam de la grande mosquée de Liberté 6 Extension alerte contre les conséquences d’une division continue de la communauté musulmane à travers la célébration de la Korité. Au contraire, les Sénégalais doivent prendre conscience de la chance que Dieu leur donne de vivre dans un pays stable et en paix.


«Ramadan est parti avec nos bonnes et mauvaises actions, mais le propriétaire de Ramadan est là, entre nous, ne dort pas, ne somnole pas, n’oublie pas, l’œil sur tout.» C’est en ces termes que l’imam de la mosquée «Salam» (ndlr : Paix) de Liberté 6 Extension a introduit son sermon de la prière de la Korité, le dimanche 25 juin. C’était pour mieux entrer dans le vif du sujet d’actualité qu’est devenue au Sénégal une fête à confusions multiples.
 
Dans une sous-région ouest-africaine en ébullition et fragilisée par les terrorismes, le banditisme des hinterlands et frontalier, le Sénégal apparaît aujourd’hui comme un îlot de paix, de stabilité et de sécurité, a indiqué l’imam Ly. «Si Dieu nous a donné la chance d’être un pays à part au regard des violences que nous constatons chaque jour chez la plupart de nos proches et lointains voisins d’Afrique de l’Ouest, nous avons le devoir d’être vigilants et attentifs dans nos comportements et relations entre nous.»
 
Sur ce, il a désigné la «fitna» comme l’ennemi à combattre dans une sorte d’entreprise de salut public contre les ennemis tapis dans la religion, la politique, l’économie, etc. Dans cet esprit, a-t-il ajouté, «il nous faut soutenir nos leaders religieux et politiques autant à persévérer dans leurs bonnes orientations qu’à corriger leurs propres erreurs -  même si l’islam ne reconnait point la séparation entre ces deux sphères» de la vie sociale, a-t-il précisé. 
 
Dans cette lancée, et pour mieux traiter du sujet relatif aux divisions nées de l’(in)observation de la lune de fin de Ramadan, imam Habib Ly a dénoncé l’absence de confiance qui caractérise encore les relations entre musulmanes sénégalais. «Notre unité nationale est un devoir impératif, mais elle et impossible à mettre en œuvre si nous ne nous faisons pas confiance, mutuellement.»
 
A ses yeux, une culture de la confiance basée sur les préceptes du Coran et de la Sunna ne peut que profiter à notre pays et à sa quête d’une unité nationale jamais achevée. La brèche est alors ouverte pour toucher du doigt la question qui fâche.
 
Selon imam Ly, une commission d’observation qui a sérieusement pour tâche de recueillir des informations pertinentes sur l’apparition ou non de la lune ne peut fermer ses portes à une heure où rien ne peut être définitif.
 
«Une commission d’observation dédiée à la lune doit rester en veille afin d’être à l’écoute de toutes les bonnes volontés qui seraient en mesure d’apporter de bonnes informations sur la lune», a plaidé imam Ly. Dans cet objectif, un brin de confiance doit être accordé à toutes les personnes qui en sont dignes, qu’elles soient des paysans, des éleveurs, des simples citoyens…
 
A ce niveau, le responsable moral de la mosquée «Salam» a rappelé que la structure qu’il dirige a fait le choix, depuis longtemps, de s’appuyer sur des témoignages crédibles et forts pour valider les jours de célébration des deux fêtes musulmanes, la Korité et la Tabaski.
 
Cette année, alors que la commission officielle a vite fait de décréter l’Aïd le lundi 26 juin, des Sénégalais de «tous bords et dignes de confiance» ont certifié que la lune a été aperçue en plusieurs endroits du territoire national: Gabbar (région de Louga), Djender, Keur Ayib, etc., mais aussi dan la proche banlieue de Dakar (Sicap Mbao, Foirail…). «Quand de telles informations sont disponibles et ne sont pas prises en compte, il y a problème
 
Le Sénégal étant l’un des rares pays de la sous-région à avoir célébré l’Aïd le lundi 26, imam Habib Ly appelle les populations à prendre leurs responsabilités. «Les Occidentaux ont peut-être divisé le continent africain, mais le Sénégal ne doit pas être le mauvais exemple de la sous-région(article paru dans le quotidien «La Tribune» de ce mercredi 28 juin).
 
 
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