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Législatives en Allemagne: "Merkel est fatiguée mais elle va gagner"

Dimanche 24 Septembre 2017

"Elle est tellement puissante qu'elle ne laisse aucune chance aux autres": pro comme anti-Merkel n'ont aucun doute que la chancelière allemande va remporter les législatives allemandes dimanche, même si son bilan est loin de faire l'unanimité.

"J'espère qu'Angela Merkel va être reconduite. Elle maîtrise bien la situation alors que les autres...", lâche Eva-Maria, une infirmière à la retraite habitant Francfort.

La chancelière et son parti conservateur apparaissent, selon les sondages qui les créditent de quelque 35% des voix, favoris pour rempiler pour un quatrième mandat de suite à la tête de la première économie européenne.

Angela Merkel joue sur son expérience en pouvoir - elle y est depuis 2005 - et sur le besoin de stabilité d'une large partie de l'opinion dans un monde chamboulé, aspect confirmé par toutes les enquêtes.

Sous un épais brouillard et une fine pluie, Wolfgang Lange, 75 ans, habitant d'un quartier populaire de l'est de la capitale en est convaincu: "Merkel est fatiguée mais elle va gagner".

Il était le premier à glisser son bulletin dans l'urne dès l'ouverture à 08H00 (06H00 GMT) de son bureau de vote situé dans une école entre de hautes tours d'immeubles. Un quartier où les partis extrêmes ont raflé pas loin de la moitié des suffrages lors d'une élection locale l'an dernier, près de 27% pour la gauche radicale et plus de 19% pour la droite nationaliste de l'AfD.

"Le mécontentement suscité par la politique d'accueil des réfugiés de Merkel a profité à l'AfD mais l'inquiétude face aux politique de Trump, Erdogan et Poutine a bénéficié à la chancelière. Il y a eu une forme de rééquilibrage", analyse le quotidien Süddeutsche Zeitung.

- AfD "pas tous des fachistes!" -

Casquette vissée sur la tête et pull à capuche, Wolf Herbert, 37 ans, pense aussi que Mme Merkel va l'emporter mais espère quand même "que quelqu'un d'autre va prendre sa place".

"Le marché du travail est très fragmenté et les employeurs abusent des contrats courts. Il nous faut plus de sécurité!" s'emporte-t-il.

Malgré ses griefs, il ne se résoudra cependant pas à voter pour l'AfD, particulièrement forte en ex-Allemagne de l'est, qui pourrait selon les sondages devenir la troisième force politique du pays.

"Beaucoup les caricaturent sans avoir lu leur programme. Mais ils restent dangereux et j'espère qu'ils obtiendront le moins de voix possible", affirme-t-il avant de sortir d'un grand hôtel servant de lieu de vote au sud-est de Berlin.

Un vœu également partagé par Alexander, banquier de 40 ans à Francfort, qui espère "qu'il n'y aura pas une poussée de l'extrême-droite en Allemagne".

Sabine Maier, une étudiante en droit, estime qu'il ne faut pas exagérer la menace de l'AfD, en dépit de ses paroles révisionnistes sur le nazisme. "Tous ne sont pas des fascistes! Les médias en font beaucoup sur eux", dit-elle.

Avant d'enfourcher son vélo, elle se retourne et baisse les yeux en voyant justement un grand panneau électoral de l'AfD sur lequel deux femmes se promènent en maillot sur une plage. Le slogan: "Burqas? On préfère les bikinis".

"Parfois ils vont quand même trop loin", soupire-t-elle, avant d'aller assister au marathon qui se tient le même jour dans le centre de Berlin "pour se changer les idées".

Mais même là, difficile de faire abstraction de la politique. Outre les panneaux électoraux omniprésents, certains profitent de l'occasion pour rappeler les enjeux de l'élection.

"Bonjour, bonjour, vous avez bien voté?" demandent des membres d'un groupe de samba écologiste aux nombreux passants venus voir de bon matin les valeureux coureurs venus du monde entier affronter la grisaille et l'humidité. (AFP)
 
 
 
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