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Le pape au Caire pour renouer le dialogue avec l'islam

Vendredi 28 Avril 2017

LE CAIRE (Reuters) - Le pape François est arrivé vendredi en Egypte avec l'ambition de renouer le dialogue entre catholiques et musulmans tout en adressant un message de soutien aux chrétiens du Proche-Orient victimes d'attaques répétées du groupe Etat islamique (EI).
 
Dans un message vidéo adressé aux Égyptiens mardi, le souverain pontife dénonce "la violence aveugle" et souhaite que son déplacement se déroule dans la paix et permette un dialogue interconfessionnel.
 
Sa visite intervient dans un contexte tendu, trois semaines après les attentats revendiqués par l'EI contre des églises coptes à Alexandrie et Tanta qui ont fait 45 morts le dimanche des Rameaux.
 
L'EI a aussi revendiqué un attentat contre la cathédrale copte orthodoxe du Caire en décembre, qui a fait 28 morts. Ces attentats ont poussé la quasi-totalité des chrétiens du Nord-Sinaï à fuir la péninsule.
 
Malgré les risques, le pape François a insisté pour, comme il le fait d'habitude lors de ses déplacements à l'étranger, ne circuler que dans une voiture ordinaire et non un véhicule blindé pendant les 27 heures qu'il passera au Caire.
 
Les autorités égyptiennes ont renforcé les patrouilles militaires dans la ville et sécurisé les rues autour de l'ambassade du Vatican et d'autres sites de la capitale en interdisant le stationnement des voitures et en bloquant le passage des piétons.
 
"Nous sommes satisfaits de voir que l'Etat prend enfin des mesures de sécurité fortes pour empêcher le terrorisme et pour protéger les églises", a commenté le père Boutros Halim, porte-parole de l'Eglise copte orthodoxe, dont l'immense majorité des chrétiens égyptiens sont issus.
 
LE VATICAN DISCRET SUR LA RENCONTRE AVEC SISSI
Outre le patriarche Théodore II d'Alexandrie, chef de l'Eglise copte orthodoxe, François doit rencontrer le président Abdel Fattah al Sissi et le cheikh Ahmed al Tayeb, grand imam de la mosquée d'Al Azhar, le premier centre d'enseignement théologique sunnite.
 
Cet entretien avec l'imam d'Al Azhar, qui avait coupé les ponts avec le Saint-Siège en 2011 en raison de ce qu'il considérait comme des insultes répétées contre l'islam de la part de Benoît XVI, le prédécesseur de François, a suscité des remous au sein de la frange conservatrice de l'Eglise catholique.
 
Le dialogue a été formellement rétabli l'an dernier lorsque le cheikh Al Tayeb, considéré comme le dignitaire musulman égyptien le plus modéré, s'est rendu au Vatican, même si le grand imam reste accusé dans son pays de ne pas lutter assez activement contre l'extrémisme religieux au sein d'Al Azhar.
 
François, qui dénonce régulièrement les violences commises au nom de Dieu, est néanmoins convaincu que le dialogue entre catholiques et musulmans est plus nécessaire que jamais et, dans ce contexte, le cheikh Al Tayeb, qui s'est toujours montré très critique envers l'EI, apparaît comme un allié précieux.
 
Le pape se rendra également dans la cathédrale Saint-Marc du Caire pour une prière à la mémoire des fidèles tués lors de l'attentat de décembre.
 
Sa rencontre avec le président Sissi inquiète, elle, les militants des droits de l'homme. Le Vatican n'a pas donné d'indications sur le contenu des entretiens entre les deux hommes.
 
Le président Sissi se présente, depuis l'éviction des Frères musulmans du pouvoir en juillet 2013, comme le rempart face au terrorisme, justifiant ainsi la répression menée contre toute forme d'opposition.
 
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