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Inflation de listes: le désir refoulé

Vendredi 23 Juin 2017

Inflation de listes: le désir refoulé
Beaucoup de Sénégalais se plaignent du nombre record de listes finalement validées par le ministère de l’Intérieur et autorisées à prendre part aux élections législatives du 30 juillet 2017. Il y a pléthore de candidatures, c’est vrai, mais à qui la faute ?
 
En soi, l’explosion de candidatures à travers une expression démocratique, plurielle et citoyenne des ambitions voulues pour notre pays ne peut être un mal. Si l’inflation de listes a lieu précisément et spécifiquement autour de l’institution phare qu’est l’Assemblée nationale, on peut considérer qu’il y a un désir ardent et presque atavique de transformer l’hémicycle en un véritable instrument de contrôle de toute politique gouvernementale au service des Sénégalais.
 
Il y a, à n’en pas douter, des groupuscules politiciens qui ne devront leur participation aux scrutins qu’à leurs accointances avec des pouvoirs occultes capables de prendre en charge les montants des chèques de caution requis par la Caisse des dépôts et consignation (CDC). A ce jeu, il semble bien que «le» pouvoir soit le «centre» indiqué pour parrainer de telles entreprises à la périphérie de la classe politique. Mais rien n’est sûr.
 
Sur ce plan, notre démocratie en est encore à son paléolithique du fait d’un déficit extraordinaire d’ambitions saines et progressistes qui frappe ses dirigeants. L’absence de contrôle sur l’argent circulant dans la classe politique et au niveau de certaines organisations rattachées à la société civile ne peut que profiter au régime régnant dont les possibilités de capture de fonds sont élastiques. D’où l’absence de législation sérieuse et contraignante autour du financement politique.
 
On se plaint d’une inflation des listes, mais en amont, des millions de Sénégalais peinent à recevoir leurs documents de vote par la faute d’incompétences accumulées et/ou de tactiques sciemment mises en œuvres à des fins politiques d’obstruction. Engager 50 milliards de francs Cfa pour des cartes d’identité biométriques et en arriver à l’enfer pour leur distribution manque de sens et de générosité.
 
D’ici au 30 juillet, il est probable que des centaines de milliers de citoyens ne soient pas en mesure de faire leur choix pour l’Assemblée nationale. Le président de la République et ses collaborateurs en portent d’ores et déjà la lourde responsabilité, et ce n’est pas à leur honneur.
 
Il faut juste souhaiter, malgré tout, que les véritables porteurs de projet pour la transformation qualitative du parlement aient les moyens et les ressources pour le faire en parfaite synergie…
 
 
 
 
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